Après trente-trois ans d’indépendance proclamée, trois guerres pour la défense du Haut Karabagh, exposée à une nouvelle confrontation avec l’Azerbaïdjan qui revendique la partie méridionale de son territoire et en occupe déjà 240 km² le long de sa frontière orientale, la République d’Arménie a pris le parti de répondre à ces menaces existentielles par l’affirmation de sa souveraineté et le renforcement de son État.
Nous approuvons ce choix car il n’existe aucune alternative à la survie comme à l’émancipation d’un peuple que de travailler sans cesse à la défense de ses propres intérêts, pensés par et pour lui-même.
Nous défendons ce choix car la protection de cet État dépendra de sa capacité à se doter d’un potentiel militaire dissuasif et d’une stratégie de sécurité et de défense qui lui soit propre, nécessairement réaliste pour être efficiente et respectée. La fiabilité de ses partenariats dépendra de sa crédibilité à devenir un Etat pleinement souverain, en capacité de dire non et de riposter quand son intégrité est menacée.
Nous assumons ce choix car l’affirmation d’un Etat dépend de son ambition à devenir un acteur authentique sur la scène internationale, laquelle l’oblige à multiplier les cartes de son jeu plutôt que de dépendre d’un seul atout, stratégie perdante dans tous les cas.
La souveraineté ne peut s’entendre que comme l’émancipation des différents statuts de la soumission, qu’elle se décline sous la forme de la dhimmitude ou de la vassalité, à chaque fois imposée aux Arméniens pour mieux les affaiblir et maîtriser leur destin.
Ce choix passe par l’exigence irrécusable de consolider un Etat de droit, dont l’autorité ne saurait émaner, comme ce fut le cas auparavant, de la soumission à un pouvoir arbitraire contrôlé par des oligarchies criminelles et corrompues, au service de leurs intérêts privés. Elle doit au contraire, aujourd’hui comme demain, ne jamais cesser de puiser sa légitimité dans l’exercice d’une gouvernance démocratique et le mandat que lui donne son peuple, à travers des élections libres et impartiales.
Nous, citoyennes et citoyens français, belges, suisses, détenteurs d’une double culture ou soucieux de l’avenir de l’Arménie, accompagnons le peuple arménien dans son choix de la souveraineté, qui est celui de la vie et du renouveau après sa disparition programmée en 1915 et de la résistance face aux menaces d’aujourd’hui.
C’est aussi le choix de l’espoir, celui des hommes et des femmes d’Arménie qui relèvent avec persévérance le défi de vivre libres et respectés, pour offrir à leurs enfants un avenir digne et prospère et gagner le droit de continuer leur existence dans ce pays qui est le leur.
C’est enfin la chance de se retrouver aux côtés des citoyens arméniens pour s’unir autour d’une ambition réelle en se libérant des chaînes comme des chimères du passé. Il n’est que temps d’être au rendez-vous de la construction d’un Etat souverain, qui ouvrira à la République d’Arménie les chemins du possible.
Paris, Bruxelles, Genève et Erevan, le 21 septembre 2024
Premiers signataires
Alexandre Armen Couyoumdjian (avocat), Michel Marian (essayiste), Taline Papazian (politologue, directrice Armenia Peace Initative), Robert Aydabirian (ancien cadre dirigeant), Eric Dadian (chef d’entreprise), Michel Davoudian (chef d’entreprise), François Devedjian (avocat), Patrick Donabedian (historien de l’art médiéval), Taniel Doniguian (chef d’entreprise), Denis Donikian (écrivain), René Dzagoyan (écrivain), Gohar Galustian (enseignante en droit public), Cécile Gul (consultante), Cyril Harpoutlian (chef d’entreprise), Stéphane Hasbanian (avocat), Philippe Huneman (philosophe, biologiste), Grégoire Jakhian (avocat), Jacques Kébadian (cinéaste), Georges Képénékian (médecin, ancien maire de Lyon), Razmig Keucheyan (professeur de sociologie), Raymond Haroutioun Kevorkian (historien), Stéfan Kristensen (philosophe), Jean Pierre Mahé (orientaliste), Gérard Malkassian (philosophe), Claude Mutafian(mathématicien, historien), Vincent Nioré (avocat, ancien Vice-Bâtonnier du Barreau de Paris), Michel Petrossian (compositeur), Philippe Poux (chef d’entreprise), Charlie Sansonetti (réalisateur), Sasun Saugy (ancien directeur innovation au ministère de l’économie), Astrig Siranossian (violoncelliste), Chouchane Siranossian (violoniste), Philippe S. Sukiasyan (enseignant), Gérard Tcholakian (avocat), Naira Zoroyan (avocate)
Pour signer la déclaration, vous pouvez vous rendre sur www.armeniesouveraine.org (à partir du 15 octobre 2024)
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