Patrick Devedjian (à-g) et Henri Leclerc lors du procès de Max Hraïr Kilndjian, en 1982, à Marseille

Le Maître Henri Leclerc, que l’on peut à juste titre appeler « l’avocat des Arméniens », s’est éteint le 31 août, à l’âge de 90 ans.

En effet, depuis les années 80 du siècle dernier, le regretté a pris en charge la défense du peuple arménien dans de nombreux procès liés à la Cause arménienne. Il aura toujours su mettre en avant la nature juste de cette Cause, ce qui portait ses plaidoiries au summum. Sans aucun doute, deux des traits principaux de son caractère auront joué un rôle très important dans son succès : ses convictions et un réel amour pour l’équité.

C’est ainsi qu’en 1984, lors du procès qui suivit l’opération « Van » contre l’ambassade de Turquie à Paris, il réussit – avec Patrick Devedjian – à accomplir des miracles en sauvant les quatre combattants arméniens de la perpétuité quasi certaine qui les attendait, en « obtenant » finalement 7 ans de prison pour chacun d’eux, une peine qui serait finalement transformée à 4 ans, après des remises de peines.

Maître Leclerc avait incontestablement réussi l’impossible, était parvenu à convaincre la salle qu’il ne s’agissait pas d’une banale action terroriste mais plutôt d’un acte commis sur fonds politique, pour une cause juste. Et tout cela pendant une période de psychose générale due au terrorisme en France où la conjoncture ne lui était pas du tout favorable.

Au cours des années suivantes et jusqu’à il y a 5 ans, Maître Leclerc a défendu avec succès les intérêts des Arméniens dans une quinzaine de procès toujours axés sur la Cause arménienne.

Bref, c’est un défenseur hors paire des Arméniens qui disparaît aujourd’hui et sa mémoire mérite un énorme respect.

Béni soit le souvenir des justes.