Le 26 octobre, le buste de Mustafa Kemal Atatürk a été inauguré à l’Épinay-sur-Seine, une des banlieues nord de Paris.
À propos de ce buste installé dans la cour du local de l’Union Patriotique Turque de Trabzon et ses environs à Épinay, le journaliste de BFMTV Florent Bascou écrit que le maire Hervé Chevreau a signé en mai dernier un document autorisant son installation. Notons immédiatement que le local susmentionné ainsi que la cour environnante ont été mis à la disposition de cette Union par la municipalité.
Dans ce document, le maire cite l’instauration de la démocratie représentative, de la laïcité ou du vote des femmes au crédit de Mustafa Kemal. « Ces valeurs rejoignent les valeurs que porte notre pays », écrit-il faisant table rase du passé.
Face à de nombreuses voix – en particulier arméniennes – élevées contre cette initiative, la mairie s’était contentée de déclarer qu’il s’agit d’une démarche « privée ».
Aussi privée que la visite qu’a effectué il y a un mois Hervé Chevreau à Trabzon où accompagné du président de l’Union Patriotique Turque de Trabzon et ses environs, Bülent Cumur – qui considère en revanche que la figure de Mustafa Kemal est irréprochable… évidemment !!! – il a rencontré plusieurs personnalités locales telles que le préfet de Trabzon.
Notons également qu’il s’agit du premier monument d’Atatürk posé sur le sol français.
Avant de terminer, la question qui nous revient inlassablement à l’esprit est de savoir si le monument d’un des acteurs de l’Holocauste aurait pu être érigé en France sous prétexte qu’il avait tel ou tel mérite, aussi discutables qu’ils soient comme dans le cas présent ?
Pour le mot de la fin : le buste inauguré porte l’insciption suivante : « Paix dans le pays, paix dans le monde », l’une des devises célèbres d’Atatürk, que lui, ses camarades et leurs descendants auront si bien portée…
Par ailleurs, le film d’animation Mustafa, centré sur l’enfance de Mustafa Kemal Atatürk a été interdit dans les cinémas européens. Selon des rapports turcs et le réalisateur Kamuran Ayna, la direction des cinémas a annulé l’autorisation de projeter le film deux jours avant sa première, sans fournir d’explication.
Mustafa est le premier d’une série animée en quatre parties, destinée à présenter au jeune public la jeunesse, l’éducation et les idéaux d’Atatürk. Mettant en vedette des acteurs turcs de renom et prévu pour une sortie dans 400 cinémas, la vente des billets avait débuté le 18 octobre, avant la première prévue le 25 octobre. ■
© 2022 Tous droits réservés