JÉRUSALEM – Avec une solennité exceptionnelle et en grande pompe le MUSÉE « HELEN ET EDWARD MARDIGIAN » a rouvert ses portes

Le dimanche 23 octobre, dans l’après-midi, la réouverture officielle du Musée « Helen et Edward Mardigian » du Patriarcat arménien de Jérusalem s’est déroulée avec une solennité et un faste exceptionnels. De nombreux invités étaient réunis dans la cour du musée et dans la salle de la bibliothèque Gulbenkian, où une courte cérémonie d’ouverture a eu lieu.

A 16 heures précises, Mgr Nourhan Manoukian, Patriarche de Jérusalem, est arrivé à la tête de la Congrégation. D’abord, a pris la parole le révérend père Arakel Aldjanian, venu spécialement des États-Unis à cette occasion, et qui a passé sa jeunesse sous les voûtes de l’école « Jarankavoratz » (Ժառանգաւորաց) du monastère du Saint-Siège. Les frais de rénovation du Musée Mardigian ont été couverts, grâce à la médiation du père Arakel, par les héritiers de la famille Mardigian qui poursuivent la bonne œuvre commencée par leurs parents.

Dans son allocution, le père Arakel a d’abord donné un aperçu historique de la présence des Arméniens en Terre Sainte et de leur riche patrimoine, puis il a remercié tous ce qui ont participé à l’organisation des travaux de rénovation du musée, et notamment M. Haroutioun Bezdjian de France, qui a coordonné les travaux. À la fin de son discours, il a exprimé sa gratitude à la famille Mardigian, dont le don financier a rendu possible la rénovation, la redécoration et la construction du toit du bâtiment du musée.

Après le discours du père Arakel, et un intermède musical, le Mgr Manoukian a pris la parole. Il a tout particulièrement mis l’accent sur le sens de rétablir un musée arménien dans un centre comme Jérusalem. À la fin de son discours, accompagnés par les membres de la Congrégation et les invités, le Patriarche s’est rendu à l’entrée du bâtiment, où il a officiellement rouvert le musée « Helen et Edward Mardigian » en coupant le ruban.

Ensuite, les invités ont d’abord pu visiter la mosaïque située au centre de l’édifice. Ce chef-d’œuvre qui date du VIe siècle a été découverte en 1894 à Musrara, à 300 mètres au nord-ouest de la Porte de Damas, près de Jérusalem, qui est le plancher d’une morgue arménienne adjacente à un monastère. En 2022, la mosaïque a été déplacée dans le quartier arménien et installée dans la cour du musée, les reliques des saints sont également placées en dessous. Ensuite, Les invités ont visité les salles pour voir les trésors inestimables du Patriarcat. La magnifique coiffe aux fils d’argent et d’or, la chasuble précieuse du Patriarche Johannes Golod, l’inestimable chasuble du Patriarche Grigor Enchaîné (Շղթայակիր), la chasuble offerte à Napoléon, des croix serties de diamants, des veilleuses, des calices, etc. L’attention de tous s’est concentrée sur environ 18 manuscrits exposés, qui occupent une place prépondérante dans le musée en raison de leur antiquité, de leurs miniatures et de leur composition précieuse. Il y a les chefs-d’œuvre de Toros Roslin, le summum de la peinture miniature arménienne, ainsi que les meilleurs exemples des œuvres de Sarkis Bidzag et d’autres peintres de miniatures. Mais aussi des spécimen des documents les plus importants de l’histoire séculaire du Patriarcat arménien de Jérusalem, tels que les proclamations de Muhammad, Ali, Salaheddin et des sultans ottomans, qui confirment et valident officiellement les droits spéciaux et les privilèges accordés aux Arméniens pour les lieux saints. Divers documents et lettres officiels, dont certains datent de trois cent cinquante ans et ont une grande valeur historique, sont également exposés.

Ce musée transformera le séculaire Patriarcat arménien de Jérusalem, avec ses autres institutions, en un centre majeur pour l’étude de l’histoire ecclésiastique et laïque et de l’art arméniens.

Le commissaire du musée est le très rév. père Théotoros Zakarian.

Parler de la réouverture de ce musée et ne pas citer les noms de deux éminents historiens, celui de Raymond Kevorkian et surtout celui de Claude Mutafian serait un véritable péché, tant leur apport a été important dans la réalisation de ce rêve. Nous avions déjà eu l’occasion, il y a peu, d’en parler dans les colonnes de notre journal, lors d’un entretien réalisé avec Claude Mutafian (cf : « NH » – 13 octobre 2022, n°1791, p. 4-5).

Crédit photos : Nerseh Aloyan (moine) et Rafael Ghazarian (moine) ■