Reflétant les fluctuations des taux de change en Russie, le dram, s’est considérablement renforcée pendant la poursuite de la guerre en Ukraine.
Le dram s’est affaibli par rapport au dollar américain et à l’euro de plus de 5 % au cours des premières semaines suivant le début de l’invasion russe de l’Ukraine. C’était une conséquence évidente des sanctions économiques de l’Occident contre la Russie, le premier partenaire commercial de l’Arménie et la principale source d’envois de fonds.
Le rouble russe a perdu environ la moitié de sa valeur nominale fin février et début mars. Mais il a fortement rebondi dans les semaines suivantes, dopé par une baisse des importations, des hausses de taux d’intérêt et des contrôles de capitaux sans précédent imposés par les autorités russes.
Le rouble a également bénéficié de la décision de Moscou d’obliger les consommateurs de l’Union européenne à payer le gaz naturel russe en roubles. La monnaie russe est maintenant plus forte qu’elle ne l’était avant la guerre. Le dram s’est également renforcé face au dollar de près de 20% depuis la mi-mars.
Les analystes considèrent le rouble plus fort comme le facteur clé de l’appréciation constante du dram qui s’est poursuivie cette semaine. La monnaie arménienne a peut-être également été stimulée par des milliers de Russes qui ont déménagé en Arménie et/ou y ont ouvert des comptes bancaires après le déclenchement de la guerre le 24 février.
Selon les autorités arméniennes, environ 27 000 étrangers, pour la plupart des citoyens russes, ont ouvert des comptes bancaires arméniens du 24 février à la fin mars. En outre, certaines entreprises technologiques russes auraient transféré leur personnel en Arménie pour échapper aux sanctions occidentales.
La Banque centrale d’Arménie (CBA) n’a jusqu’à présent pas commenté l’appréciation du dram, ce qui a suscité l’inquiétude de certains exportateurs locaux.
Au cours du dernier mois, les autorités russes ont assoupli leur contrôle des capitaux et considérablement réduit les taux d’intérêt, provoquant un léger affaiblissement du rouble. En revanche, la BCA s’est abstenue d’abaisser son taux de refinancement de référence relevé mi-mars.
Narek Karapetian, un économiste basé à Erevan, a suggéré que la hausse du dram contribuera à freiner la hausse de l’inflation en Arménie. « Il s’agit d’un développement majeur qui aura certainement un impact sur les prix à la consommation », a-t-il affirmé.
Le Comité statistique du gouvernement arménien a enregistré un taux d’inflation annuel de 8,4 % en avril, contre 7,4 % en mars. Selon le comité, les prix alimentaires dans le pays ont augmenté en moyenne de 12,1% au premier trimestre de cette année.
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