La Turquie et l’Arménie conviennent d’un premier pas vers l’ouverture des frontières

La Turquie et l’Arménie ont adopté un accord de principe pour autoriser les citoyens de pays tiers à franchir leur frontière qu’Ankara maintient fermée depuis des décennies.

Les envoyés spéciaux des deux États voisins ont rendu compte de l’accord après avoir tenu un quatrième cycle de pourparlers de normalisation turco-arméniens à Vienne.

« Ils ont convenu de permettre le franchissement de la frontière terrestre entre l’Arménie et la Turquie par des citoyens de pays tiers visitant respectivement l’Arménie et la Turquie le plus tôt possible et ont décidé d’engager le processus nécessaire à cette fin », ont déclaré les ministères des Affaires étrangères turc et arménien dans déclarations identiques.

« Ils ont également convenu de commencer le commerce direct de fret aérien entre l’Arménie et la Turquie le plus tôt possible et ont décidé d’engager le processus nécessaire à cet effet. En outre, ils ont discuté d’autres mesures concrètes possibles qui peuvent être prises pour atteindre l’objectif ultime d’une normalisation complète entre leurs pays respectifs », ajoute le communiqué.

Il n’a pas précisé quand les deux parties pourraient faire le premier pas vers l’ouverture de la frontière turco-arménienne.

Ankara a longtemps conditionné la normalisation des relations avec Erevan à une résolution du conflit du Haut-Karabakh acceptable pour l’Azerbaïdjan. Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Çavuşoğlu, a déclaré à plusieurs reprises que son gouvernement coordonnait le dialogue turco-arménien avec Bakou.

Les dirigeants arméniens ont déclaré, pour leur part, vouloir une normalisation inconditionnelle des relations turco-arméniennes.

Le ministre des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan s’est plaint fin mai qu’Ankara « synchronise » le processus de normalisation turco-arménien avec les pourparlers de paix arméno-azerbaïdjanais.

« Cela ne rend certainement pas l’atmosphère plus constructive », a-t-il déclaré. « Des discussions sont en cours. Malheureusement, il n’y a pas de résultats tangibles à ce stade. »

Rouben Roubinian, le négociateur arménien, a également déclaré qu’il incombait aux Turcs de mener à bien le processus.

« Le succès du processus dépend de l’esprit constructif et de la volonté politique de la Turquie », a déclaré Roubinian aux journalistes avant de s’envoler pour Vienne pour rencontrer l’envoyé turc.