La Turquie réitère ses conditions pour la normalisation avec l’Arménie

La normalisation des relations turco-arméniennes reste conditionnée à l’acceptation par l’Arménie des principales exigences de l’Azerbaïdjan, a réitéré mardi le ministre turc des Affaires étrangères Mevlüt Çavuşoğlu.

Çavuşoğlu a déclaré que les pourparlers de normalisation lancés par Ankara et Erevan au début de cette année ne peuvent être dissociés du conflit du Haut-Karabakh.

« La paix dans le Caucase du Sud peut devenir réalité avec un accord de paix global entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan que nous soutenons également », a-t-il déclaré à la chaîne de télévision turque Haber Global. « L’Azerbaïdjan a fait une proposition à l’Arménie à laquelle l’Arménie n’a pas répondu positivement pendant longtemps. »

Bakou souhaite qu’Erevan reconnaisse la souveraineté azerbaïdjanaise sur le Karabakh par le biais d’un tel traité. Çavuşoğlu a également mentionné une autre demande azerbaïdjanaise : l’ouverture d’un corridor terrestre vers l’enclave azerbaïdjanaise du Nakhitchevan passant par la province de Syunik. La partie arménienne a exclu tout corridor extraterritorial.

Cavusoglu a déjà mis en avant ces conditions préalables à la fin du mois dernier à la suite d’un quatrième cycle de négociations tenu par des émissaires arméniens et turcs à Vienne. Le président turc Recep Tayyip Erdogan a également précisé plus tard en juillet que la Turquie ne normaliserait ses relations avec l’Arménie qu’« une fois les problèmes avec l’Azerbaïdjan résolus ».

Le gouvernement arménien dit vouloir une ouverture inconditionnelle de la frontière turco-arménienne et l’établissement de relations diplomatiques entre les deux États voisins. Ses opposants politiques nationaux affirment que le Premier ministre Nikol Pachinian est prêt à faire des concessions radicales à la fois à Ankara et à Bakou.

Çavuşoğlu a déclaré mardi que l’administration de Pachinian avait un mandat populaire pour faire de telles concessions parce qu’elle avait remporté les élections parlementaires arméniennes de l’année dernière. Selon lui, Erevan devrait cesser d’utiliser la pression de la diaspora arménienne et des « forces extrémistes locales » comme excuses pour ne pas accepter les demandes turco-azerbaïdjanaises.

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