L’ancien maire d’Erevan pourrait faire face à des accusations criminelles

Une agence gouvernementale arménienne a demandé aux procureurs d’enquêter sur ses allégations de graves irrégularités financières commises par l’administration municipale d’Erevan pendant le mandat de l’ancien maire Hayk Maroutian.

Maroutian a été évincé par le conseil municipal en décembre dernier après s’être brouillé avec le Premier ministre Nikol Pachinian. Quelques jours à peine après sa destitution, le Service de contrôle de l’État (SOS), dirigé par un fidèle de Pachinian, a commencé à auditer les opérations financières de la municipalité.

Le SOS a affirmé jeudi soir avoir trouvé des preuves de diverses « violations » d’une valeur combinée de 8,5 milliards de drams (20 millions de dollars). Il a déclaré que l’essentiel des dommages financiers allégués à l’État résultait d’une erreur de calcul de l’assiette foncière et foncière d’Erevan.

Le SOS n’a rien dit sur l’implication de Maroutian dans les irrégularités présumées. Il n’a pas non plus précisé s’il pensait que l’ex-maire ou d’autres responsables d’Erevan en avaient personnellement bénéficié.

L’agence gouvernementale a envoyé les conclusions de son inspection au bureau du procureur général d’Arménie. L’agence d’application de la loi va maintenant les examiner et décider si elles justifient une enquête criminelle formelle.

Maroutian n’a pas réagi aux allégations vendredi après-midi. L’actuel maire d’Erevan, Hratchya Sarkissian, n’a pas non plus réagi. Ce dernier a été adjoint au maire pendant le mandat de Maroutian.

Maroutian a fait des commentaires cinglants le 1er juillet après que plusieurs sites Web pro-gouvernementaux ont allégué que le bureau du maire avait détourné ou abusé jusqu’à 40 millions de dollars sous sa surveillance. Il a laissé entendre que les allégations visaient à le décourager de participer aux prochaines élections municipales.

Il a affirmé qu’au cours de son mandat de trois ans, il avait régulièrement reçu des appels téléphoniques de « divers fonctionnaires » anonymes demandant des permis de construire, des attributions de terres, des avantages fiscaux et d’autres privilèges pour « des personnes proches ». Il n’en a nommé aucun, disant seulement qu’il rejetait toutes ces demandes.

Maroutian, 45 ans, est un ancien comédien pour la télévision qui a activement participé à la révolution de Velours. Pachinian a choisi l’artiste populaire pour mener la liste des candidats de son bloc lors des dernières élections municipales tenues en septembre 2018.

Les relations entre les deux hommes se sont détériorées après la guerre de 2020 du Haut-Karabakh. Maroutian s’est de plus en plus éloigné de l’équipe politique du Premier ministre et a ostensiblement refusé de la soutenir lors des élections législatives anticipées de juin 2021.

Éditorial