Pour le dirigeant de Bakou, les feux verts clignent de toutes parts, tous les actes de violence sont pardonnés. Il bénéficie de la coopération de l’Occident, de la Russie, de la Turquie, de l’Iran et de la Chine, compte tenu de sa production de pétrole et de gaz et de sa position géostratégique de communication Sud-Nord et Est-Ouest. Ce qui manque, c’est le « corridor de Zangezur » pour compléter la connexion est-ouest, qui ouvre sa route vers le Nakhitchevan, la Turquie et l’Europe.
Les violations du droit humanitaire et international par l’Azerbaïdjan n’ont pas été sanctionnées par la communauté internationale. Au lieu de cela, les liens économiques entre tous ces acteurs se sont progressivement développés. Israël s’intéresse particulièrement à l’Azerbaïdjan, qui lui donne la possibilité de contrôler la frontière nord de l’Iran. Dans ce tableau déshumanisé, Luis Moreno Ocampo, l’ancien procureur général de la Cour pénale internationale, se singularise, à l’instar d’un David de Sassoon, depuis le mois de juillet, il fait campagne afin de faire libérer les prisonniers de guerre encore emprisonnés par l’Azerbaïdjan, appelant les communautés arméniennes du monde, les médias et les réseaux amis à s’unir pour condamner la 29e Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP29) qui se tiendra à Bakou en novembre 2024.
Pour Ocampo, « il est impossible d’ignorer le génocide commis par l’Azerbaïdjan au Haut-Karabakh. Les habitants du Haut-Karabakh ont le droit de rentrer chez eux. Tous les pays du monde le savent, et personne ne fait rien. Je crois au retour des Arméniens au Haut-Karabakh. Tout est possible. »
Aucun État n’a franchement défendu l’Arménie, ni ne s’est opposé inconditionnellement au déplacement de la population de l’Artsakh, lequel constitue un acte de génocide. Mais, en revanche, il existe des personnes et des organisations de renommée internationale qui ont lutté sans relâche pour condamner l’Azerbaïdjan et son dictateur, et en premier lieu le procureur de la Cour pénale internationale, Ocampo, qui a lancé une campagne sur X, hashtags : #COP 29, #FreeArmenianHostages, #StopGreenwashGenocide, déclarant que «c’est un grand honneur pour lui d’aider les Arméniens dans cette situation de crise qui prévaut dans le monde entier. Nous voulons utiliser les opportunités qu’offrent aujourd’hui les réseaux sociaux mondiaux. Les Arméniens du Haut-Karabakh ont une voix forte, et l’Arménie compte également un vaste groupe de personnes partout dans le monde. J’ai été attiré par l’offre de s’organiser et de travailler avec des groupes arméniens, et je crois que la première chose à faire est de créer une vaste communauté sur les réseaux sociaux, où les Arméniens protégeront les Arméniens. Nous impliquerons ensuite les personnes qui luttent contre le changement climatique et qui protègeront également les Arméniens. C’est le plan. »
Il est clair que la signature du traité de paix avec l’Azerbaïdjan et le processus de délimitation des frontières sont gelés, dans l’attente des résultats des élections américaines et jusqu’à la COP 29, en novembre. Pendant cette période l’Azerbaïdjan sera soumis à des pressions pour qu’il libère au moins les 23 prisonniers de guerre qu’il détient. Étonnamment, l’appel d’Ocampo n’a pas encore reçu une attention particulière de la part de la population arménienne. Et l’opposition arménienne reste complètement indifférente à l’appel, focalisée sur la relance du mouvement « Le Tavush pour la Pa-
trie » de l’évêque Bagrat Galstanian.
J. Tch.
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