L’armée arménienne décide mobiliser des dizaines de militants de l’opposition

L’armée arménienne aurait décidé d’appeler des dizaines de militants de l’opposition qui ont activement participé à des manifestations de l’opposition visant à renverser le Premier ministre Nikol Pachinian.

Le cabinet de Pachinian a approuvé la semaine dernière un appel de trois mois de plus de 1 440 réservistes de l’armée qui débutera le 1er août. Il a évoqué la nécessité de renforcer les forces armées avec du personnel qualifié et prêt au combat.

Guegham Manoukian, un leader de l’opposition, a déclaré vendredi qu’il connaissait plusieurs dizaines de militants de l’opposition qui ont depuis reçu des convocations des commissariats militaires chargés de la mobilisation.

Manoukian a lié cette évolution à un ordre effectif qu’un haut législateur pro-gouvernemental a donné à l’appareil de sécurité du pays le 5 mai, cinq jours après que l’opposition arménienne a commencé les manifestations antigouvernementales quotidiennes à Erevan.

Andranik Kotcharian, président de la Commission parlementaire arménienne sur la défense et la sécurité, a suggéré que de nombreux manifestants détenus par la police anti-émeute échappent au service militaire obligatoire ou aux rappels périodiques des réservistes de l’armée. S’exprimant lors d’une réunion du comité à Erevan, il a déclaré que les forces de l’ordre devraient « collecter les données personnelles de ces citoyens et les transmettre au ministère arménien de la Défense ».

De hauts responsables de la police et de l’armée présents à la réunion ont soutenu l’idée condamnée par les militants des droits de l’homme comme illégale et méprisable.

Armen Avtandilian, le chef du service de mobilisation du ministère de la Défense, a affirmé vendredi que les remarques de Kotcharian n’avaient pas affecté le choix des hommes en âge de servir qui effectueront le service de trois mois.

Manoukian a toutefois insisté sur le fait que Pachinian et son équipe tenaient à punir les participants actifs aux rassemblements et à décourager les autres Arméniens de se joindre à d’autres manifestations de rue prévues par les principaux groupes d’opposition du pays.

Selon ses propres termes, nombre de ces réservistes appelés par le ministère de la Défense sont affiliés à son parti, la Fédération révolutionnaire arménienne. Il s’agit notamment de son fils Taron, qui a récemment été arrêté avec plusieurs autres militants de l’opposition sur des accusations d’agression fermement démenties par eux.

 

L’armée arménienne n’a jamais été accusée dans le passé de s’en prendre délibérément aux partisans de l’opposition dans ses efforts de recrutement.