Le 13 octobre, le Musée d’histoire d’Arménie a accueilli une conférence intitulée  « Le patrimoine matériel du Nakhitchevan » présentée par l’historien Argam Ayvazyan. Lors de son exposé, l’orateur a présenté un vaste  panorama du patrimoine du Nakhitchevan allant du  3ème millénaire avant notre ère  jusqu’au 20ème siècle.

M. Ayvazyan a également présenté les photos de 150 khachkars et églises en précisant que la quasi-totalité de ces monuments avaient été vandalisés et détruites et que des mosquées avaient même été construites sur leurs emplacements.

A cette occasion, A. Ayvazyan a déclaré « Aujourd’hui, la République d’Artsakh est de la même manière confrontée à un tel danger et que peu de choses sont faites par les Arméniens pour l’empêcher. Nous devrions sans cesse parler de notre patrimoine historique et culturel ».

Né en 1947 dans le village d’Arinj au Nakhitchevan, Argam Ayvazyan est « LE » spécialiste du patrimoine du Nakhitchévan. Pendant la période soviétique, il a entrepris plusieurs campagnes de reconnaissance des monuments  de la région qui lui ont permis d’amasser  une masse impressionnante de photographies de ces monuments – nécropole de Djugha, églises et monastères – qui constitue l’essentiel de la documentation que nous possédons à ce sujet. Grâce au soutien des autorités arméniennes de l’époque, il avait réussi à publier un certains nombre d’ouvrages qui constituent un corpus important de document sans lesquels tous ces monuments seraient à jamais disparus.

A. Ayvazyan a travaillé durant des années au Département de préservation des monuments, à l’Institut d’art de la République d’Arménie, à l’Institut d’archéologie et d’ethnographie. Il a consacré l’essentiel de sa vie à l’étude de nombreux monuments et sanctuaires, à la culture et à l’art, à l’ethnographie et à la lithographie, à la peinture murale et au dialecte de cette région. Il a également contribué à la publication de plus de  370 ouvrages, dont 60 livres.  Argam Ayvazyan est l’auteur d’un film sur le Nakhitchevan, de conférences, de débats et d’expositions. En 2003, sur la base de sa collection de photographies, il a réalisé une série de films intitulée « Le monde arménien emprisonné » consacré aux monuments du Nakhitchevan.

En France, l’Organisation Terre et Culture qui collabore depuis de nombreuses années avec lui a créé un programme de référencement et de numérisation de ses collections de photographies.

Sahak Sukiasyan