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L’avant première du film documentaire « Arménie, le sang des montagnes »

Réalisation Frédéric Tonolli

Pays France

Année 2024

Dans la poudrière du Caucase, l’Arménie, ancrée dans ses montagnes, ne cesse de lutter pour sa survie. Un éclairage passionnant sur l’histoire récente de cette nation, otage du grand jeu entre la Russie, la Turquie, l’Iran et l’Occident.

C’est le plus vieux conflit de l’ère postsoviétique. Depuis trente-cinq ans, l’Arménie et l’Azerbaïdjan, qui se disputent les montagnes du Haut-Karabakh, se livrent une guerre sans merci, laquelle a coûté la vie à des dizaines de milliers de victimes. En 1988, au crépuscule de l’URSS, Erevan, porté par un vent de liberté, revendique cette enclave arménienne en territoire azéri, offerte en 1923 à Bakou par Staline. Face à ces velléités de rattachement, le pogrom de Soumgaït, en Azerbaïdjan, pousse des milliers d’Arméniens, hantés par le génocide turc, à fuir pour se réfugier sur la terre de leurs ancêtres. Le début de l’engrenage. Quand, en septembre 1991, après l’effondrement du bloc soviétique, l’Arménie et le Karabakh proclament leur indépendance, les troupes azéries assiègent Stepanakert, la capitale de l’enclave. Alors que les combats font rage, les Arméniens, fins connaisseurs de leurs montagnes, résistent jusqu’à la libération
du Karabakh en 1994, scellée par un fragile cessez-le-feu sous l’égide
de Boris Eltsine. Si Moscou, qui joue le rôle d’arbitre pour mieux contrôler la région, se présente comme un soutien d’Erevan, le pétrole de Bakou,
que le président Heydar Aliev promet à l’Amérique et à l’Occident – favorisant bientôt la complaisance de l’Union européenne –, va rebattre les cartes. Prise en étau entre la Turquie et son voisin azéri, l’Arménie est asphyxiée, l’oléoduc Bakou-Tbilissi-Ceyhan (BTC), qui la contourne, achevant de l’isoler, quand personne ne reconnaît la petite république
du Karabakh. Tandis que les États-Unis et la Russie s’affrontent désormais sur le ring arménien, Ilham Aliev, qui a succédé à son père, trouve aussi en Israël un improbable allié, lequel profite du balcon azéri pour mieux espionner l’Iran. Le 27 septembre 2020, l’Azerbaïdjan bombarde Stepanakert. Poutine siffle la fin de la partie, se posant en gendarme du Caucase, avant qu’en 2022 l’Azerbaïdjan ne prête son territoire à l’envahisseur de l’Ukraine. Avec le soutien d’Ankara, de Tel-Aviv et la passivité de Moscou, Bakou a ainsi pu reprendre le Karabakh et chasser « comme des chiens », selon le président Aliev, les Arméniens qui y vivaient depuis des siècles…

Carrefour de trois empires

Quel avenir pour l’Arménie ? Avec l’analyse d’experts, cet éclairant documentaire, dont la quasi-totalité des images ont été tournées par le réalisateur au cours des trente dernières années, décrypte l’histoire du conflit au Karabakh, « île montagne » au cœur de la poudrière du Caucase, et les enjeux géopolitiques et économiques qui dépassent cette petite nation de trois millions d’habitants. Si la légende dit que l’arche de Noé trouva refuge au sommet de l’Ararat, la montagne sacrée du peuple arménien, le premier royaume chrétien, au carrefour de trois empires, la Russie, la Turquie et l’Iran, n’a cessé de lutter pour sa survie, liée désormais à la guerre en Ukraine et à la dépendance énergétique mondiale. Soumise aux vents fous de l’histoire, l’Arménie, en sursis, paraît bien seule.

Mardi 24 septembre à 19h

Belushi – 5 rue de Dunkerque, 75010 Paris

PROGRAMME :

– 19h : Rencontre avec Frédéric Tonolli et l’équipe du film ;

– 20h : Projection ;

– 21h : Débat suivi d’un cocktail.

Entrée libre dans la limite des places disponibles

RSVP indispensable : marianne@hikarigroupe.com

À la télévision : le mardi 1er octobre à 23h30 sur ARTE