Les autorités de Stepanakert ont accusé les forces azerbaïdjanaises d’avoir ouvert le feu sur deux villages du Haut-Karabakh tôt ce lundi.
Le médiateur des droits de l’homme d’Artsakh, Gegham Stepanian, a déclaré que les villages de Karmir Shouka et de Taghavard ont essuyé des tirs azerbaïdjanais qui ont duré environ 30 minutes. Les tirs automatiques ont endommagé trois maisons locales mais n’ont blessé aucun de leurs résidents civils, a-t-il déclaré.
Dans une publication sur Facebook, Stepanian a décrit la fusillade comme une preuve supplémentaire des tentatives continues de Bakou de « terroriser les habitants de l’Artsakh et de perturber leur vie et leurs activités normales ».
Le ministère azerbaïdjanais de la Défense a nié avoir ouvert le feu sur Karmir Shouka et Taghavard. Il a affirmé que l’armée arménienne ainsi que les forces arméniennes du Karabakh avaient tiré sur ses positions de première ligne dimanche soir.
Les autorités militaires d’Erevan et de Stepanakert ont nié cette allégation. Le ministère arménien de la Défense a insisté sur le fait que la situation le long de la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan reste « relativement stable ».
Bakou a allégué quotidiennement des violations de la trêve arménienne le long des districts de Kelbadjar et de Latchine. Samedi, le ministre azerbaïdjanais de la Défense, Zakir Hasanov, a tenu une réunion d’urgence avec ses principaux commandants militaires au cours de laquelle il leur aurait ordonné d’être prêts à contrecarrer « les provocations des forces armées arméniennes au Karabakh et à la frontière arméno-azerbaïdjanaise ».
Hasanov a tenu une réunion similaire avant les combats meurtriers au Karabakh qui ont éclaté le 3 août. Les deux villages du Karabakh auraient été la cible de tirs le 28 juillet.
Des experts arméniens ont suggéré que les dernières allégations azerbaïdjanaises pourraient être le prélude à une nouvelle recrudescence de la violence dans la zone de conflit du Karabakh. Edmon Marukian, une ancienne figure de l’opposition qui travaille désormais comme ambassadeur itinérant, a appelé lundi à une « réaction ciblée » de la communauté internationale, estimant que cela pourrait décourager Bakou de recourir à une nouvelle escalade.
Alen Simonian, le président du parlement arménien, a noté, pour sa part, que Bakou fait régulièrement monter la tension dans la zone de conflit dans le but d’obtenir des concessions majeures du côté arménien.
Dans le même temps, Simonian a rejeté les suggestions selon lesquelles les tensions croissantes sont le résultat d’un manque apparent de progrès réalisés par le Premier ministre Nikol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev lors de leur réunion du 31 août à Bruxelles organisée par le président du Conseil européen Charles Michel.
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