Le gouvernement explique l’interdiction d’entrée imposée à Mourad Papazian

Le gouvernement arménien a rompu le silence sur l’interdiction d’entrée imposée à Mourad Papazian, un dirigeant de la communauté arménienne influente de France critique du Premier ministre Nikol Pachinian.

Le bureau de presse du gouvernement a déclaré que Mourad Papazian, coprésident du Conseil de coordination des organisations arméniennes de France (CCAF), avait été arrêté à l’aéroport d’Erevan et renvoyé à Paris le 14 juillet pour avoir organisé une manifestation contre la visite de Pachinian en France l’an dernier.

Dans un communiqué, le bureau a déclaré que les manifestants avaient lancé « divers objets » sur le cortège de Pachinian lorsqu’il traversait Paris le 1er juin 2021. Il a décrit l’incident comme une « attaque » contre le Premier ministre.

Le communiqué indique également que Papazian a été expulsé en vertu d’une loi arménienne qui permet aux autorités d’imposer des interdictions d’entrée aux ressortissants étrangers qui constituent une menace sérieuse pour la « sécurité de l’État ou l’ordre public » du pays. Papazian a rejeté l’explication, affirmant qu’il n’avait pas organisé ni participé à cette manifestation.

Papazian est également un membre dirigeant de la Fédération révolutionnaire arménienne, un parti panarménien opposé au gouvernement de Pachinian. Il a insisté sur le fait qu’il lui était interdit d’entrer en Arménie en raison de ses opinions et de ses activités politiques.

Papazian a affirmé qu’il s’était rendu à Erevan au moins quatre fois après le voyage de Pachinian en juin 2021 à Paris. « Pourquoi ne m’ont-ils pas banni du 1er juin 2021 au 13 juillet 2022 ? », a-t-il demandé.

Papazian aurait participé à l’un des rassemblements antigouvernementaux quotidiens lancés par l’opposition arménienne à Erevan le 1er mai 2022. Les dirigeants de l’opposition ont condamné son expulsion.

Le CCAF a dénoncé l’interdiction de voyager le 15 juillet comme une « atteinte à la démocratie » et un « coup brutal » à la communauté franco-arménienne.

Éditorial