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Les bouleversements politiques attendus avec l’arrivée de Trump

L’élection de Trump a bouleversé les équilibres politiques Est-Ouest, au sein même du camp occidental. La déclaration préélectorale de Trump, sur le fait qu’ il était en mesure d’arrêter la guerre entre la Russie et l’Ukraine dans les 24 heures, était un coup de massue pour les pays membres de l’OTAN. À cet égard, la déclaration ferme du nouveau chef de l’OTAN, Mark Rutte, selon laquelle les États-Unis pourraient se voir exclure de l’OTAN si l’Ukraine était offerte à la Russie, montre la détermination farouche des Européens à ne pas céder, même à l’heure où l’avancée des forces russes sur le front ukrainien est significative. Outre cette question, l’arrivée de Trump va faire émerger un nouvel ordre économique mondial, étant donné le protectionnisme chevronné de celui-ci, qui a été élu président avec le slogan «L’Amérique d’abord ». Le monde occidental libéral va-t-il se fissurer ?

Partisan de la paix en ce qui concerne la Russie, le Président élu n’a pas mentionné l’arrêt de la guerre génocidaire menée par Israël contre les Palestiniens et les Libanais, bien que la machine de propagande israélienne la promeuve comme une guerre contre le Hamas et le Hezbollah. Par contre, il n’a pas oublié de citer la lutte contre le gouvernement islamique d’Iran. Naturellement, celui qui s’est le plus réjoui par l’élection de Trump a été le Premier ministre israélien Nethanyahu, qui depuis octobre 2023, n’a enregistré aucun succès tangible, ni sur le front de la libération des otages, ni sur celui de l’élimination complète du Hamas, ni dans la destruction du Hezbollah au Liban. Sa seule « réussite » étant la destruction de zones résidentielles par des attaques aériennes à grande échelle et l’assassinat de dirigeants de haut rang du Hamas ou du Hezbollah.

La politique mercantile de Trump affectera-t-elle également le financement de la guerre menée par Israël ? Ce dernier, depuis le début de la guerre, a bénéficié d’environ 18 milliards de dollars d’aide de la part des États-Unis, sans compter un soutien politique sans faille.

Ce soutien inconditionnel des gouvernements occidentaux à Israël a créé un schisme dans la société civile laquelle ne comprend pas, pour une bonne part, cette politique, quand des dizaines de milliers d’enfants et de femmes innocents sont victimes de bombardements aveugles sous couvert d’élimination des combattants du Hamas ou du Hezbollah.

Face à cette fracture entre les États-Unis et l’Europe, face à la crise interne, d’ordre social, la Russie a renforcé sa position en créant la plateforme des BRICS et a établi une coopération militaire avec l’Iran et la Corée du Nord. Et l’Iran de son côté, dans sa guerre contre Israël et l’Occident, a signé un accord avec l’Arabie Saoudite – des frères ennemis à une certaine époque – afin de mener des exercices militaires navals conjoints. Ce qui montre le changement radical d’attitude de ce pays à l’égard d’Israël, puisqu’il avait signé, sous la présidence de Trump, les Accords d’Abraham.

Le domaine de la protection du climat crée un autre facteur de dissension dans le camp occidental. L’hostilité de la plus puissante économie du monde à l’égard de la lutte contre le réchauffement climatique n’est un secret pour personne. L’élection de Trump vient perturber les esprits à la veille de la tenue de la COP29 à Bakou. Cette localisation de la COP29 en Azerbaïdjan a déjà soulevé de nombreuses questions concernant les droits de l’homme, la protection du climat, le « greenwashing », les déclarations belliqueuses de l’Azerbaïdjan contre l’Arménie, le maintien abusif des prisonniers de guerre, le nettoyage ethnique de l’Artsakh.

Compte tenu de cette situation internationale complexe et perturbée, le conflit du Sud Caucase, ne paraît pas être prioritaire pour le président Trump, bien que lors de sa campagne, il ait fait allusion à la Défense des chrétiens. Mais en pratique, en dehors du pétrole, la région n’intéresse pas les grands acteurs, et l’Arménie n’est pas riche en ressources naturelles, à moins que la voie de communication médiane reliant la Turquie à l’Azerbaïdjan depuis l’Extrême-Orient soit retenue comme voie de commerce viable pour contourner l’influence russe et chinoise dans la région.

J. Tch.