De hauts responsables arméniens et du Haut-Karabakh ont exposé leurs divergences sur le traité de paix prévu par l’Arménie avec l’Azerbaïdjan après s’être rencontrés à Erevan vendredi.

Une délégation dirigée par Arayik Haroutiounian, le président du Karabakh, a rencontré le président du parlement arménien Alen Simonian lors d’une visite visant à clarifier les implications de la volonté du gouvernement arménien de signer un tel accord.

Le Premier ministre Nikol Pachinian et des membres clés de son équipe politique ont déclaré que l’accord engagerait l’Arménie et l’Azerbaïdjan à reconnaître l’intégrité territoriale de l’autre. Les dirigeants du Karabakh craignent que Pachinian ne reconnaisse ainsi le Karabakh comme faisant partie intégrante de l’Azerbaïdjan.

S’exprimant après la rencontre avec Simonian, le ministre des Affaires étrangères du Karabakh, Davit Babayan, a déclaré que l’accord de paix doit préciser que la reconnaissance mutuelle des frontières ne s’applique pas au Karabakh.

« Il doit y avoir un point spécial disant que cette question [du statut du Karabakh] sera discutée plus tard », a-t-il dit, ajoutant que cette idée est également proposée par « divers pays » non spécifiés.

« Nous devons préciser que l’Artsakh ne fera jamais partie de l’Azerbaïdjan », a poursuivi Babayan. « Il est très important pour nous de voir cette philosophie énoncée à travers ce point et cette politique. »

Simonian, qui est également un membre dirigeant du parti au pouvoir en Arménie, le Contrat civil, a rejeté l’idée.

« Je ne pense pas qu’il devrait y avoir une telle référence dans le traité de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, car cela pourrait provoquer des demandes et des désirs réciproques [de la part de l’Azerbaïdjan] », a-t-il déclaré aux journalistes. « En outre, l’Arménie n’a jamais eu de revendications territoriales sur l’Azerbaïdjan, et mettre l’accent sur les territoires compliquerait et pourrait même contrecarrer la signature du traité. »

Pachinian a déclaré à cet égard que l’Azerbaïdjan et les Arméniens du Karabakh devraient négocier sur le statut du territoire peuplé d’Arméniens. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a exclu à plusieurs reprises d’accepter un tel statut.

Les principaux groupes d’opposition arméniens ont condamné la position de Pachinian, affirmant qu’il aidait Bakou à rétablir le contrôle total du Karabakh dans l’espoir de s’accrocher au pouvoir.