Les procureurs ont de nouveau refusé de donner le feu vert au procès de Vladimir Gasparian, un ancien chef de la police arménienne accusé de corruption, affirmant qu’une enquête pénale menée par un autre organisme chargé de l’application des lois était viciée.
Le Comité anti-corruption (ACC) a accusé Gasparian de six chefs d’enrichissement illégal, de détournement de fonds, de fraude et d’autres crimes en décembre. En particulier, il a affirmé qu’il avait acquis plus de 2 milliards de drams (4,2 millions de dollars) d’actifs « par des moyens criminels » lorsqu’il occupait des postes de haut niveau dans l’appareil de sécurité arménien de 2000 à 2018. Gasparian nie les accusations, mais ne les a pas commentées publiquement.
L’ACC a terminé l’enquête et a envoyé ses conclusions aux procureurs pour approbation en janvier. Le bureau du procureur général a cependant renvoyé l’affaire aux enquêteurs. L’ACC a condamné la décision comme « illégale et sans fondement ». Il a ensuite demandé une autre approbation des procureurs.
Il est apparu plus tôt cette semaine qu’un procureur supervisant l’enquête a refusé pour la deuxième fois d’ouvrir la voie au procès de Gasparian. Le bureau du procureur général a insisté sur le fait que les enquêteurs n’avaient toujours pas fourni de preuves suffisantes à l’appui des accusations portées contre Gasparian.
L’évolution a mis en évidence des tensions entre les deux instances qui ont été de plus en plus visibles au cours des derniers mois. En janvier, les procureurs ont refusé d’apposer leur sceau sur les accusations de corruption portées par l’ACC contre Aram Haruotiounian, un ancien ministre de l’environnement.
Gasparian, 63 ans, a dirigé la police arménienne de 2011 à 2018, sous le régime de l’ancien président Serge Sarkissian. Le Premier ministre Nikol Pachinian l’a limogé immédiatement après son arrivée au pouvoir en mai 2018. Gasparian avait été chef de la police militaire de 1997 à 2010 et sous-ministre de la Défense de 2010 à 2011.
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