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L’islamisation de l’Artsakh est en marche

Eglise de la Sainte Ascension avant destruction

En Artsakh, dans la localité de Bertzor sous occupation azerbaïdjanaise depuis le 25 août 2022, les autorités bâtissent une imposante mosquée. Cet événement n’est pas un acte isolé ni anodin puisque le pouvoir aliévien, qui se présente pourtant comme un État « laïc », réalise désormais ouvertement un vaste plan d’islamisation de cette très ancienne terre arménienne, et donc chrétienne, de l’Artsakh. Le choix de Bertzor est hautement symbolique puisque ce village a été l’un des hauts-lieux de la lutte d’émancipation de l’Artsakh débuté en 1988 et il symbolise la « Porte » de ce territoire lorsque l’on arrive de la République d’Arménie.

Depuis le 29 août dernier, des informations circulaient indiquant que les autorités d’occupation avaient commencé à y construire  une mosquée sur le site de l’église de la Sainte Ascension. D’après l’organisation « Caucasus Heritage Watch », celle-ci a été entièrement détruite dans les semaines précédentes. Cependant, l’observation de photos satellite par l’équipe de « Surveillance du patrimoine culturel de l’Artsakh » permet aujourd’hui d’affirmer que la mosquée de Berdzor n’est pas construite sur le site de l’église de la Sainte Ascension, mais dans une zone située non loin de là, et que la construction de la mosquée avait commencé avant même la destruction du sanctuaire arménien.

Mosquée en construction

Le respect de la vérité et la rigueur scientifique qui s’imposent nous obligent à publier cette information qui ne change toutefois rien au fond de l’affaire.

De toute évidence, les seules églises et les seules communautés chrétiennes qu’Aliev et son pouvoir tolèrent sont les Églises catholique, russe-orthodoxe et le groupuscule sectaire des « Oudis » qui lui sont soumis. 

Un demi-million d’Arméniens constituaient avant 1989, il y a 35 ans,  la plus ancienne et la plus importante communauté chrétienne du pays. Cette présence arménienne millénaire a totalement été éradiquée, y compris au Haut Karabakh, et son très riche patrimoine est soit détruit, soit dépecé, pour être attribué aux Russes – églises de Chouchi – ou à ceux qui se présentent comme les « héritiers et les continuateurs de l’Église albanienne ». Ce qui constitue une escroquerie à la fois phénoménale, et sans nom.

Dans le même temps, ni le Vatican, ni le Patriarcat de Moscou, n’y trouvent à redire et leurs représentants à Bakou continuent de servir avec une servilité coupable et inexcusable la propagande du despote Aliev.

 

Sahak SUKIASYAN