ARTSAKHPRESS-ARMENPRESS, le 21 décembre

La lettre de voeux adressée au Pape par le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev à l’occasion de la fête de Noël est une plaisanterie absolue par laquelle le président azerbaïdjanais confirme l’hypocrisie d’État systémique qui prévaut en Azerbaïdjan.

Dans sa lettre, le président azéri décrit l’Azerbaïdjan comme une terre « où la diversité ethnique et religieuse est protégée en tant que richesse nationale, où des conditions égales sont créées pour toutes les religions, et que son pays est « l’une des terres de prédilection du multiculturalisme dans le monde».

Ces paroles édifiantes interviennent quelques mois seulement après le nettoyage ethnique du Haut-Karabakh, alors que plus de 100 000 personnes ont été contraintes de quitter sous la terreur leur patrie millénaire en raison du racisme ethnique et religieux ambiant.

Il est plus qu’évident que la conception et la perception du monde civilisé et celles du Président azerbaïdjanais sur la protection de la diversité ethnique et religieuse sont foncièrement opposées. Lorsqu’il évoque la protection de la diversité ethnique et religieuse, Ilham Aliev se souvient-il des khatchkars détruits dans l’ancienne nécropole de Jugha ? Se souvient-il de l’église arménienne de Bakou contre laquelle des violences importantes sont encore perpétrées de nos jours ? Se souvient-il de la région historique du Kartman, de son patrimoine matériel et immatériel ? De ce patrimoine culturel dont les auteurs et authentiques propriétaires ont été déportés de leurs terres ?

Après avoir effacé sans aucune vergogne ni opposition les traces arméniennes dans les régions historiques du Kartman, du Chirvan et du Nakhitchevan, après avoir ouvertement foulé aux pieds les valeurs chrétiennes, la société azerbaïdjanaise qui est atteinte de la maladie destructrice du racisme, ose encore parler au monde « d’harmonie interreligieuse », « d’harmonie spirituelle et religieuse», de « patrimoine et de préservation des valeurs multiculturelles». Le président de l’Azerbaïdjan déclare « nos citoyens de confession chrétienne sont étroitement impliqués dans toutes les sphères de la vie du pays » alors que non seulement les Chrétiens, mais également toutes  les autres minorités ethniques non-azéries du pays ont de tout temps subi le poids du racisme effréné de l’Azerbaïdjan.

L’Union pan-arménienne «Kartman, Chirvan, Nakhitchevan» adresse une requête au Pape afin qu’il opte pour une attitude critique à l’égard des manipulations azerbaïdjanaises et exhorte le monde à unir ses efforts pour protéger les valeurs culturelles chrétiennes. 

En ces temps difficiles, alors que tout le Haut-Karabakh a été vidé de sa population, privé de ses habitants millénaires, la menace permanente de l’ethnocide azerbaïdjanais plane comme une épée de Damoclès sur l’ensemble du patrimoine culturel arménien du Haut-Karabakh. 

La destruction du patrimoine culturel est un crime inacceptable, non seulement contre les Arméniens, mais aussi contre le monde entier.

Traduction : Sahak Sukiasyan