Rechercher
Fermer ce champ de recherche.

L’ultimatum échoue

Le 12 juin, l’épreuve à laquelle la République d’Arménie a été confrontée était grave. Le mouvement « Le Tavush pour la patrie» dirigé par monseigneur Bagrat Galstanian avait entrepris le blocage du Parlement afin de contraindre le Premier ministre à démissionner. À cet effet, Galstanian avait lancé un énième ultimatum : « Dans quatre jours- 96 heures – je vous promets que le changement se produira». Cette assurance de l’archevêque soulève beaucoup d’interrogations. Et le jour-J, le 12 juin, à peine quatre mille personnes se sont rassemblées sur l’avenue Baghramian, devant le Parlement pour exécuter l’ultimatum. Malgré la faiblesse du rassemblement, l’archevêque ne recule pas, même si le nombre de ses fidèles a diminué depuis le 9 mai, qui avait réuni 30 à 40 mille personnes sur la place de la République. Les faits montrent que le gouvernement de Pachinian bénéficie du support tacite d’une partie importante de la population, qui tourne le dos à l’appel de Galstanian, et qui pourtant bénéficie du plein soutien du Catholicos, des forces politiques, telle la FRA Tashnagtsoutioun, le parti Républicain de Serge Sarkissian et les forces alliées de Kotcharian.

Que s’est-il passé dans les faits ? Il y a eu une attaque contre les forces de l’ordre qui était une tentative pour briser la chaîne policière qui protégeait le Parlement. L’attaque a été repoussée à l’aide de grenades assourdissantes. Une centaine de personnes ont été blessées lors de ces événements. Jusqu’à présent, le Parlement arménien a été attaqué par trois fois. Cette quatrième tentative a été heureusement déjouée.

Ces derniers jours, Galstanian avait envoyé divers signaux indiquant qu’il fallait attaquer le Parlement, – ce qu’il a nié – mais ses messages étaient clairs : « Nous devons les bloquer pour qu’ils ne puissent pas sortir », « C’est le moment d’avancer sans crainte et sans hésitation », « Nous allons résoudre ce problème», «Aujourd’hui c’est le grand jour, nous irons au Parlement», « Combat déterminant ».

En attendant, les États-Unis font preuve d’une grande avancée dans le domaine diplomatique. Le secrétaire d’État adjoint chargé du Département eurasien, James O’Brien, a élevé le dialogue stratégique américain avec l’Arménie au niveau de la coopération. À cet égard, les signaux de mécontentement de la Russie ne manquent pas. Au cours des auditions parlementaires, le Premier ministre Pashinyan, faisant référence à l’aide militaire apportée à l’Azerbaïdjan par le président biélorusse Loukachenko pendant la guerre de 44 jours, a annoncé qu’aucun responsable arménien ne se rendrait dans ce pays tant que Loukachenko en sera le président, et pour la première fois il a évoqué la participation de l’Arménie à l’OTSC, précisant que la prochaine étape devrait être de renoncer à cette structure, car ses membres ont travaillé contre l’Arménie en prétendant être ses alliés.

La coopération militaire avec la France se renforce également, le ministre de la Défense, Suren Papikian, a signé un contrat pour l’achat d’un canon automoteur français Caesar, lors de sa visite au salon Eurosatory à Paris, poursuivant la stratégie visant à assurer la diversification des armes et des équipements militaires de l’armée arménienne, les rapprochant de plus en plus des normes militaires occidentaux.

J. Tch.