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Nouvelles initiatives de coopération Arménie-Diaspora

Tumo, Armat, COAF, FAST, … depuis une décennie apparaissent, en Arménie, de nouveaux acteurs dans le domaine éducatif, spécialement dans l’enseignement des technologies nouvelles et notamment, dans le domaine du numérique dédié aux enfants en âge scolaire. Les deux premiers, Tumo et Armat, dispensent des cours, organisent des formations ainsi que des ateliers extra-scolaires. Ils ont acquis une reconnaissance et une réputation à l’échelle internationale. Tumo a des centres dans différents pays du monde. Trois de ces centres sont situés en France : Paris, Lyon, Marseille. Armat aussi est connu, mais dans une moindre mesure. COAF a un centre d’activité dans le nord-est de l’Arménie. Il a été créé afin de régénérer les villages aux frontières de l’Azerbaïdjan, pour lutter contre la désertification de ceux-ci. Les enfants apprennent à l’aide d’outils modernes des pratiques et expériences communautaires visant à améliorer la qualité de vie dans les zones rurales d’Arménie. Après cette expérience réussie, COAF ouvre des centres dans d’autres régions d’Arménie. La plus récente de ces institutions est FAST, qui a organisé, le 16 novembre dernier, un dîner-gala au célèbre Automobile Club Français, à Paris, dans le but d’implanter l’enseignement de l’intelligence artificielle Génération AI High School dans les écoles arméniennes, en coopération avec le ministère de l’Éducation.

Ces quatre initiatives ont en commun le domaine éducatif, les technologies nouvelles et l’innovation. Deux d’entre elles sont créées par des fondations individuelles. La dernière : FAST (Fondation pour la science et la technologie arméniennes), est créée par trois entrepreneurs et dont deux sont des philanthropes réputés : Nubar Aféyan et Ruben Vardanyan, qui depuis une quinzaine d’années ont lancé une dizaines initiatives sociales, humanitaires et éducatives, telles que le Prix Aurora, Future Armenia, l’École internationale WWC de Dilijan. .. et Fast Generation AI High School.

Toutes ces institutions sont des structures nouvellement créées, leurs programmes sont à longue durée et nécessitent d’importantes ressources financières. Il s’agit principalement d’initiatives d’Arméniens de la diaspora mises en œuvre en Arménie. Le capital est essentiellement américain et russe pour une partie. Et la motivation est nationale et philanthropique. A l’exception d’Armat, dont l’initiatrice est l’Union des entreprises des Technologies Avancées, qui bénéficie du soutien du gouvernement de la RA, car ses ateliers d’apprentissage en ingénierie sont destinés à toutes les écoles publiques.

Dans le cas de FAST, la France a été sollicitée, pour la première fois, pour le lancement du programme Generation AI High school, ce qui constitue une nouveauté. Le partenariat politique France-Arménie, ainsi que la coopération dans le domaine éducatif et culturel ont sûrement été des facteurs déterminants.

Dans la mesure où le programme Génération AI s’adresse aux élèves, peut-être sera-t-il possible d’envisager des ateliers pour les écoles arméniennes de la diaspora, dont le programme éducatif nécessite des améliorations et l’inclusion des matières liées au numérique et aux technologies nouvelles, l’enseignement de l’arménien étant limité aux domaines linguistique, littéraire, et ceux relevant de l’histoire et de la religion.

Depuis l’indépendance les relations Diaspora – Arménie ont connu beaucoup de heurts. Si de nombreuses initiatives ont été couronnées de succès, bien d’autres ont échoué. Sans parler des personnes qui ont investi sans être averties des risques encourus. Les plus grands échecs sont liés aux domaines politiques, linguistiques et aux coopérations bilatérales. La guerre de 44 jours, la perte de l’Artsakh, ont porté un coup irréparable à tous ceux qui ont cru aux promesses politiques.

Dans quelle mesure la nouvelle génération, ayant appris l’intelligence artificielle et maîtrisé les nouvelles technologies, peut-elle relever les défis politiques et culturels de l’époque, et corrigent les erreurs du passé ? Malgré toutes les avancées scientifiques et technologiques, le monde est témoin du génocide le plus atroce, sans que les États civilisés osent l’arrêter. L’apprentissage sans pensée critique fera toujours défaut.

J. Tch.