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Le Premier ministre Nikol Pachinian n’exclut pas la possibilité que la délimitation de la frontière avec l’Azerbaïdjan puisse débuter dans la province de Tavush.
Lors d’une conférence de presse tenue le 12 mars, il a déclaré : « Il existe plusieurs points de vue sur la façon de procéder, allant de la délimitation de l’intégralité de la frontière à la concentration sur des actions spécifiques ou une approche intermédiaire, en passant par le commencement par les parties les plus complexes. Je n’exclue pas que la délimitation puisse commencer dans la province de Tavush. Lorsque nous prenons des décisions, nous devons procéder à une analyse globale des réalités et de la situation, en tenant compte des défis de sécurité existants autour de l’Arménie et des exigences nécessaires pour assurer la stabilité de la situation. »
Concernant l’échange de territoires avec l’Azerbaïdjan, Pachinian a déclaré que de telles possibilités étaient limitées.
Selon lui, les parties devraient trouver une solution permettant l’enregistrement et la reconnaissance des frontières de jure de l’Arménie « et intégrer les actions de facto dans les limites de jure ».
Il a également souligné trois conditions importantes :
« Une base juridique pour le processus en cours, afin que nous n’agissions pas en dehors du droit. Deuxièmement, la résolution des problèmes liés aux infrastructures, en particulier, pour assurer leur fonctionnement naturel. Troisièmement, garantir la sécurité des personnes vivant le long de la frontière délimitée », a déclaré Pachinian.
Le conflit en cours entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan a pris une nouvelle tournure, l’Azerbaïdjan exigeant la restitution de quatre villages de la province de Tavush. Le Premier ministre arménien a rejeté ces demandes avec force.
Pachinian a déclaré qu’il n’avait jamais été question de céder un seul village de Tavush. Il a souligné que la frontière entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, établie lors de la dissolution de l’Union soviétique, a été reconnue par la déclaration d’Almaty de 1991.
Il a rappelé que ladite déclaration constitue le fondement de la reconnaissance mutuelle des frontières et de l’intégrité territoriale, en soulignant que la frontière administrative de l’époque soviétique est légèrement décalée par rapport à la frontière de jure actuelle, et qu’il est essentiel de respecter cette frontière dans tout processus de délimitation.
Il a, par ailleurs, rappelé à la partie azerbaïdjanaise que de tels villages portant de tels noms (Ndlr – Bakou mentionne leurs appellations en azerbaïdjanais) n’ont jamais existé sur le territoire arménien, ni à l’époque soviétique ni après.
Pachinian a appelé la communauté internationale à soutenir la position arménienne et à garantir le respect des frontières internationalement reconnues. Il a souligné que la fermeté de l’Arménie est essentielle pour maintenir la stabilité dans la région.
Tout en maintenant sa position ferme, il a également appelé au dialogue avec l’Azerbaïdjan et déclaré que l’Arménie est prête à discuter des questions frontalières dans le cadre des accords existants et du droit international.
Le Premier ministre arménien a mis en garde contre les conséquences d’une prolongation du conflit. Il a déclaré que l’instabilité et l’hostilité pourraient compromettre le développement économique et la stabilité de la région.
Les relations entre l’Arménie et l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC) sont tendues depuis plusieurs mois. Le Premier ministre arménien a déclaré que l’Arménie avait pratiquement gelé ses activités au sein de l’OTSC et qu’elle pourrait quitter l’Organisation si elle n’obtenait pas de réponses satisfaisantes à ses questions.
Il a rappelé que Erevan attendait de l’OTSC qu’elle définisse clairement ses responsabilités envers l’Arménie et qu’elle montre quel est le territoire souverain de l’Arménie selon elle. Il a déclaré que si l’OTSC ne répondait pas à ces questions de manière satisfaisante, l’Arménie la quitterait.
L’OTSC n’a pas encore répondu officiellement aux déclarations de Pachinian. Cependant, certains responsables de l’OTSC ont déclaré que l’Arménie ne devrait pas quitter l’organisation. Ils ont fait valoir que l’OTSC était importante pour la sécurité de l’Arménie et que l’Arménie bénéficierait de rester membre.
Parmi nombreux autres sujets, Pachinian s’est également exprimé sur la politique étrangère et de sécurité de l’Arménie, affirmant que le choix de l’option de diversification des relations est en soi une manière de s’appuyer sur ses propres forces.
« Nous devons mettre nos espoirs sur nous-mêmes, exclusivement sur nous-mêmes. D’accroître la diversification de la politique étrangère et de sécurité est une façon de mettre de l’espoir en soi, car cette forme de relation vous oblige à discuter des questions de votre ordre du jour avec un cercle plus large. Et lorsque vous discutez avec un cercle plus large, cela signifie que vous avez confiance en vous », a déclaré Pachinian.
Selon le Premier ministre, il serait bon que ce changement soit enregistré dans la pensée des citoyens. ⊆
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