Pachinian met à nouveau en garde contre une « nouvelle agression azérie »

Le Premier ministre Nikol Pachinian a accusé l’Azerbaïdjan jeudi soir de planifier d’occuper davantage de territoire arménien, tout en réaffirmant sa volonté de signer un accord de paix global arméno-azerbaïdjanais.

S’adressant à l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, Pachinian a insisté sur le fait que les récents affrontements frontaliers entre les forces arméniennes et azerbaïdjanaises équivalaient à une agression militaire contre l’Arménie.

« A la suite de cette attaque, le récit officiel et d’autres sources d’information suggèrent que l’Azerbaïdjan a l’intention d’occuper plus de territoires de l’Arménie, ce qui doit être empêché », a-t-il déclaré dans un discours. « Je tiens à souligner que le risque d’une nouvelle agression par l’Azerbaïdjan reste très élevé, d’autant plus que chaque jour l’Azerbaïdjan viole le cessez-le-feu et que le nombre de victimes et de blessés peut changer à tout moment. »

Plus tôt cette semaine, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a accusé la partie arménienne de faire traîner la signature d’un traité de paix sur la démarcation de la frontière arméno-azerbaïdjanaise. Il a déclaré que le traité devrait appeler à la reconnaissance mutuelle de l’intégrité territoriale de chacun.

Pachinian a affirmé que l’Azerbaïdjan cherchait un accord lui permettant de revendiquer ou d’occuper davantage de territoire arménien.

« Pourriez-vous montrer une carte de l’Arménie que vous reconnaissez ou êtes prêt à reconnaître comme la République d’Arménie ? », a-t-il demande, s’addressant à Aliev. Il a cité les affirmations répétées d’Aliev selon lesquelles une grande partie de l’Arménie moderne est constituée de « terres azerbaïdjanaises historiques ».

« Si l’Azerbaïdjan reconnaît l’intégrité territoriale de l’Arménie, non pas théoriquement mais concrètement – je veux dire l’intégrité de notre territoire internationalement reconnu de 29 800 kilomètres carrés, cela signifiera que nous pourrons signer un traité de paix reconnaissant mutuellement l’intégrité territoriale de l’autre », a déclaré Pachinian. « Sinon, nous aurons un traité de paix fantoche et l’Azerbaïdjan utilisera le processus de délimitation des frontières pour de nouvelles revendications territoriales et occupation. »

Dans son discours à l’ONU, Pachinian n’a fait aucune mention explicite du droit des Arméniens du Karabakh à l’autodétermination, longtemps défendu par l’Arménie.

En outre, Pachinian a semblé dénoncer la Russie et l’Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC) dirigée par la Russie sur ce qu’Erevan considère comme un manque de soutien à l’Arménie. En particulier, a-t-il dit, « certains de nos partenaires internationaux sont restés silencieux » sur « l’agression » azerbaïdjanaise.

En revanche, le dirigeant arménien a salué les réactions américaines et iraniennes face aux hostilités lorsqu’il a eu jeudi des entretiens séparés avec le président iranien Ebrahim Raisi et le secrétaire d’État américain Antony Blinken en marge de la session annuelle de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Pachinian a répété dans son discours qu’Erevan n’est prêt à ouvrir des liaisons de transport conventionnelles entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan que sous le « contrôle souverain de l’Arménie ».