Le Premier ministre Nikol Pachinian a demandé aux agences gouvernementales arméniennes de coopérer étroitement avec leurs homologues turcs pour mettre en œuvre « dès que possible » l’accord d’ouverture de la frontière turco-arménienne aux citoyens de pays tiers et le lancement d’« un commerce direct de fret aérien entre l’Arménie et la Turquie ».
« Il est maintenant très important que nos agences travaillent avec les agences turques concernées car la mise en œuvre des accords politiques dépend de ce travail », a déclaré Pachinian lors d’une réunion hebdomadaire du gouvernement à Erevan. « Mon ordre est donc que nous travaillions de manière coordonnée afin que nous mettions en œuvre les accords conclus dès que possible. »
Pachinian n’a donné aucun délai pour ce qui serait la première étape vers l’ouverture de la frontière que la Turquie a maintenue fermée pendant des décennies. Il n’a pas non plus précisé les mesures administratives et logistiques qui doivent être prises à cette fin.
Le ministère arménien de l’administration territoriale et des infrastructures, qui s’occupe des questions liées aux transports, n’a pas immédiatement commenté ces mesures. L’Arménie et la Turquie n’ont pas de relations diplomatiques.
Pachinian et les membres de son équipe politique soulignent régulièrement l’importance économique du commerce transfrontalier avec la Turquie ainsi qu’avec l’Azerbaïdjan. Le ministre de l’Economie, Vahan Kerobian, a insisté jeudi sur le fait que cela aura « de très gros effets économiques » sur l’Arménie. Mais il n’a pas étayé son optimisme par des projections économiques concrètes.
La plupart des politiciens de l’opposition arménienne ainsi que certains économistes et hommes d’affaires sont beaucoup plus sceptiques quant à l’impact probable d’une frontière ouverte avec la Turquie. Ils disent que cela réduirait principalement le coût d’importation des produits turcs en Arménie et nuirait ainsi aux fabricants et agriculteurs locaux.
Les importations de produits turcs représentaient l’essentiel du commerce turco-arménien qui s’élevait, selon les données du gouvernement arménien, à 73,5 milliards de drams (180 millions de dollars) l’année dernière.
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