Du 1er au 3 août, s’est tenu à Erevan, le Forum national de la Jeunesse, organisé par le Bureau du Haut-Commissariat de la République d’Arménie aux affaires de la diaspora. Six cents participants de 56 pays ont discuté des questions auxquelles l’Arménie et l’Artsakh sont confrontées, ainsi que des solutions prévues afin d’assurer le développement. L’objectif principal du Forum a été de solliciter les jeunes de la diaspora afin de les faire participer au développement de l’Arménie.
C’était la deuxième conférence organisée par le Haut-Commissariat. Précédemment, en octobre dernier, a été organisé le Sommet Arménien global de la diaspora. Cette dernière initiative était essentielle pour assurer une bonne organisation du Forum des jeunes, dont l’ordre du jour a été décidé en collaboration avec les diverses associations de jeunes et où a été également établi le choix des intervenants. L’attention particulière accordée aux jeunes est précieuse car les jeunes sont l’avenir de la nation. La jeunesse donnera naissance aux futurs responsables de la communauté, aux scientifiques, et aux hommes d’affaires…
Des sujets sensibles, qu’il est important de présenter, ont été abordés lors de ce forum. Le fait marquant était tout d’abord de ne pas politiser le Forum et de ne pas l’utiliser à des fins de propagande. Hormis le court discours d’ouverture par le Haut-commissaire pour la Diaspora, aucun autre membre du gouvernement, aucun haut dignitaire de l’Église, aucun dirigeant d’une organisation arménienne n’a pris la parole. Cette approche était très saine, compte tenu surtout de la situation politique actuelle en Arménie et des risques de nettoyage ethnique encourus par la population d’Artsakh.
Deuxièmement, ont été bien sûr évoqués les conséquences psychologiques négatives de la guerre de 2020, et le message porté par les intervenants n’était étonnamment, ni défaitiste, ni désespérant, mais il était philosophique. La difficulté est une condition, un stimulus pour avancer, pour changer de paradigme. Il n’y a pas d’autre issue. Il est nécessaire de trouver des solutions pour sortir le pays du marasme. La réponse doit être globale et pertinente, en utilisant toutes les réalisations de la science, de l’artisanat, des communautés de réseaux, des professions, des sciences culturelles et politiques. Et le rôle de la jeunesse sera déterminant. La nécessité d’avoir un idéal personnel, a également été soulignée. Une vision qui élèvera la personne, qui la poussera à créer, à innover.
Trois autres approches importantes ont été soulignées : premièrement, pour réaliser un changement au niveau de la nation, de la communauté, il faut commencer par se changer soi-même. Le changement personnel est une condition préalable au changement collectif. Deuxièmement, les problèmes posés au plan national ne sont pas indépendants des problèmes universels. Les deux sont mêlés. Les valeurs universelles englobent les valeurs nationales, à partir du moment où elles ne sont ni discriminatoires ni extrémistes. La défense de l’environnement, de la justice, de la liberté, de la tolérance peuvent être autant des valeurs universelles que nationales. Troisièmement, l’impératif est de créer des communautés de réseaux afin d’être plus efficace, plus actuels, en mutualisant les compétences.
Ce forum défendait l’idée de l’Arménie en tant que pays, en tant que terre, en tant que patrie unifiant la nation. À l’ère du numérique, où le virtuel s’impose de plus en plus, il est naturel que le lieu en tant que place tangible, concret, matériel soit aussi valorisé, soit indispensable, face à l’immatériel qu’offrent les technologies numériques. À cet égard, toutes les initiatives qui sauront créer de véritables contacts, des amitiés, des communautés, et des couples seront à l’avenir les bienvenues.
J. Tch.
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