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PARIS-Conférence – « Regard sur l’Arménie avant 1914 : deux albums de Dimitri Ermakov »

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La coopération de l’ethnographe Yervand Lalayan et du photographe Dimitri Ermakov

Le 30 janvier, au site Richelieu de la Bibliothèque nationale de France, l’Institut National d’Histoire de l’Art de France (INHA) a présenté la conférence intitulée « Regard sur l’Arménie avant 1914 : deux albums de Dimitri Ermakov ».

Deux albums de 250 photographies, prises avant la guerre mondiale de 1914, en 1906 par le photographe russe de renommée internationale Dimitri Ermakov, qui révèlent le monde arménien de l’époque : des églises de Syunik et Guegharkounik (Nouveau Bayazed et Daralakyaz), des monuments historiques, des paysages, des personnages et d’autres prises de vue de valeur ethnographique.

Deux intervenants étaient invités à présenter la riche substance de ces deux albums : Sipana Tchakerian (Docteur en Archéologie) et Jérôme Delatour (Chef du Département des photographies à l’INHA).

La salle était contre toute attente remplie d’auditeurs amateurs d’art français et arméniens de tous âges, attirés sans doute par l’intérêt porté par la Bibliothèque nationale de France à ces photographies historiques de l’Arménie, par ces photos elles-mêmes, bien entendu, mais aussi et surtout par la résonance politique que donnent à ces œuvres les menaces actuelles azerbaïdjanaises sur Syunik et Guegharkounik.

L’INHA a décidé d’acquérir en 2020 cette collection inopinément mise aux enchères, afin d’enrichir sa base de données, comblant ainsi un grand vide dans sa collection de photographies caucasiennes. Il convient de noter que Jean-Michel et Nicole Thierry ont légué à l’INHA leur riche collection photographique, environ 100 000 clichés de monuments historiques et culturels de l’Arménie, de la Géorgie et de l’Asie Mineure.

Autant le travail mené par le photographe Ermakov est un phénomène important en soi, autant il était intéressant de découvrir les motivations qui l’avait poussé à l’accomplir. En ce sens, l’étude de Sipana Tchakerian consacrée au travail ethnographique de Yervand Lalayan a clarifié cette zone d’ombre.

Lalayan, en tant que rédacteur en chef et éditeur du «Ethnographic Magazine», avait chargé Ermakov de photographier les régions de Syunik et Guegharkounik, sur lesquelles il menait une étude approfondie et qu’il a publiée dans son magazine, accompagnée des photos d’Ermakov.

Biographie de Yervand Lalayan

Il est né le 13 mars 1864 à Alexandropol (actuellement Gyumri). Diplômé de l’école Nercissian de Tiflis en 1885, il travaille comme enseignant à Akhalkalak et Alexandropol. En 1894, il est diplômé de la faculté de sciences sociales de l’Université de Genève. Il travaille pendant six mois auprès des pères Mekhitaristes à Vienne. De retour en Transcaucasie, il enseigne à l’école diocésaine de Chouchi de 1895 à 1897. Avec les meilleures scientifiques de l’époque (Manouk Abeghian, Toros Toramanian, Hratchya Adjarian, Leo, Levon Melikset-Bek, S. Lisitsian, Kh. Samuelian, S. Zelinsky, etc.), il fonde l’«Ethnographic Magazine», dont le premier numéro paraît en 1895.

J. Tch.