Le 14 décembre dernier, à l’invitation du Haut-Commissaire aux affaires de la Diaspora, Zareh Sinanian, s’est tenue à l’Hôtel Warwick Paris la réunion du Collectif Arménie-Diaspora. Cette initiative, née lors du Sommet Mondial Arménien en septembre 2024, a rassemblé une quarantaine de participants. La réunion faisait suite à une proposition de Levon Sakounts, adjoint au Maire de Vienne (Isère), visant à réunir les participants français et francophones des deux Sommets Mondiaux Arméniens.
Lors du deuxième Sommet Mondial Arménien, organisé cette année, les participants français s’étaient engagés à organiser des réunions avec le Haut-Commissaire en France, et même à envisager un mini-sommet pour aborder des sujets spécifiques. L’objectif était d’améliorer les relations entre l’Arménie et sa Diaspora, tout en renforçant les liens entre la France et l’Arménie. Le Collectif Arménie-Diaspora constitue la première expression concrète de cette plateforme d’échange.
L’événement du 14 décembre a ainsi réuni des membres actifs de la région parisienne ainsi que d’autres régions françaises pour poursuivre les discussions amorcées lors du Sommet et structurer des projets stratégiques visant à renforcer les liens entre l’Arménie et sa Diaspora.
Après une brève présentation de certaines thématiques abordées en septembre et des enseignements tirés de cet événement, le sociologue Alain Navarra-Navassartian a animé une séance de questions-réponses avec le Haut-Commissaire. L’idée d’organiser des Assises en France a suscité un vif intérêt parmi les participants.
En conclusion, Daniel Kurkdjian, président du Conseil Français-Arméniens, a pris la parole pour mettre l’accent sur une vision globale de l’arménité. Il a souligné l’importance de projets axés sur le développement économique, la culture et l’éducation, tout en s’affranchissant des seules considérations politiques.
Plus tard dans la soirée, les échanges se sont poursuivis autour d’un dîner auquel a participé le nouvel ambassadeur d’Arménie en France, SEM Arman Khatchatrian. Ce dernier, retenu par des impératifs, n’avait pas pu assister à la réunion.
– Quelles sont vos premières impressions de la réunion de ce jour notamment en ce qui concerne le fonctionnement de la diaspora ?
– D. K. : Le Haut-Commissaire nous a expliqué qu’il avait une vision pour la diaspora et ses relations avec l’Arménie.
Nous sommes ici présents, comme nous l’étions en octobre à Erevan car nous sommes convaincus de la nécessité de travailler efficacement avec l’Arménie et son gouvernement légitimement élu. Il faut savoir relever ce défi.
Jusqu’ à présent les organisations diasporiques à vocation générale n’ont pas cherché à réunir et structurer la diaspora autour d’une vision globale de l’Arménité en diaspora et de ses relations avec l’Arménie. Leurs objectifs ont été trop souvent cantonnées à la Politique et notamment autour des relations avec la Turquie, l’Azerbaïdjan, le négationnisme qui sont des sujets nécessaires bien sûr mais plus suffisants.
La structuration nouvelle de la Diaspora, notamment avec l’arrivée de nombreux nouveaux venus d’Arménie et d’Artsakh doit conduire à disposer d’outils et d’organismes plus globaux recouvrant les échanges économiques, la culture, l’éducation la communication etc…
– Quelle est votre expérience sur ce type de projet
– D. K. : Le Conseil Français-Arméniens, depuis sa création début 2021 affiche sa solidarité avec l’Arménie et s’interdit toute ingérence dans sa politique. Notre objectif est de renforcer les actions en diaspora en coordonnant tout ce qui peut l’être afin d’être plus efficaces dans le renforcement des liens avec l’Arménie.
Les deux sujets qui illustrent le mieux cette conception sont l’Economie et la Culture. L’économie car c’est un sujet gagnant-gagnant pour la France et l’Arménie et la Culture car c’est ce qui peut élever les esprits vers un idéal sociétal commun et qui repose sur des siècles de proximité. Nous y travaillons sur les questions économiques avec la CCIFA et son projet de maillage national et en ce qui concerne la Culture nous travaillons à la réinstallation du musée Arménien de France avec les ministères et les ambassadeurs concernés.
– Compte tenu de votre expérience de chef d’entreprise, y a-t-il un format adapté pour avancer sur ce type de réflexions et de projets ?
– D. K. : A Erevan la délégation française forte de près d’une centaine de membres s’est réunie et a v manifesté sa volonté de poursuive ses échanges sur les différents PROJETS en cours des uns et des autres.
Il a aussi été considéré qu’il était préférable de rester à ce stade dans un cadre informel.
Nous avons créé une PLATEFORME Whatsapp pour échanger sur nos projets
Sur la base de ce que nous avons entendu aujourd’hui à, savoir l’organisation d’Assises de la diaspora française à mi-chemin avec le prochain Global Summit à Erevan, je ne suis pas sûr que le cadre informel soit suffisant. L’organisation d’une réunion comme celle d’aujourd’hui le démontre : une équipe habituée à travailler ensemble, une structure disposant d’un minimum de ressources financières pouvant engager un minimum de dépenses, l’organisation des échanges avec le Haut-Commissariat à la diaspora, la gestion des invitations, etc…. nécessitent un PILOTAGE structuré.
Ce projet de prochaines Assises en France a reçu le total soutien du Haut-Commissaire à la Diaspora.
La diaspora française souhaite débattre des sujets très variés :
• Le vote des bi-nationaux
• Le rôle des commissaires
• Le congrès arménien mondial
• La structuration du lobbying
• La promotion de la langue et de la culture
• Le développement des relations économiques
• Etc.
Ces sujets devront être préparés en amont et nécessiteront un minimum de formalisme.
Tout cela pour dire que je considère que nos prochaines réflexions préparatoires à ces assises devraient prioritairement être consacrées à décider des moyens humains et financiers qu’il convient de mettre en œuvre.
La perspective est enthousiasmante car unique et peut capitaliser sur ce qui existe déjà au sein du Conseil Français-Arméniens. ■
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