Par Manvel SARKISSIAN (1)
Article a été publié en russe le 10 mai 2021 sur le site « Regnum » (2)
Après que la majeure partie de l’Artsakh soit passée sous le contrôle de l’Azerbaïdjan à la suite de la « Guerre des 44 jours », la question de la préservation du patrimoine culturel arménien dans les territoires occupés est immédiatement devenue d’une grande actualité. Après cette occupation, l’Azerbaïdjan a reçu de la part de la communauté internationale la mission de traiter avec attention les monuments de la culture chrétienne de ces régions.
Apparemment, cette position de la communauté internationale a été fortement conditionnée par le précédent de la destruction systématique des monuments de la culture arménienne opérée dans le passé sur le territoire du Nakhitchevan. Nous savons tous qu’il ne subsiste plus aujourd’hui aucune trace de la grande nécropole médiévale de Jugha et des sanctuaires de la ville d’Akulis (3). D’autres parts, comme on pouvait s’y attendre, de nombreuses églises et monastères arméniens ont depuis été déclarés «albanais» (4) par les propagandistes et responsables politiques azerbaïdjanais. Dans la ville de Chouchi, dès les premiers jours de l’occupation par les autorités azerbaïdjanaises, a débuté la destruction des deux églises existantes.
Chouchi détruite
La cathédrale appelée « Ghazantchétsots » (5) avait été la cible d’attaques à la roquette pendant la guerre (6). Des travaux sont en cours pour modifier son apparence. L’église « Ganatch Jam » a été bombardée et en grande partie détruite (7). Dans le même temps, la partie azerbaïdjanaise énonçait une nouvelle thèse selon laquelle « il n’y a jamais eu d’églises arméniennes à Chouchi » et que les sanctuaires se trouvant dans la ville « appartenaient à la garnison russe » (8).
La cathédrale «Très Saint Sauveur» de Chouchi, après les bombardements azerbaïdjanais
Il serait extrêmement naïf de croire que des exigences de la communauté internationale en matière de protection du patrimoine pourraient influencer de manière significative la politique de l’Azerbaïdjan. Mais il n’est pas interdit de dresser un tableau de l’état actuel des monuments de l’architecture arménienne passés sous le contrôle de Bakou.
La pseudo-restauration de la cathédrale de Chouchi
Cet article décrit brièvement les données historiques sur la fondation et l’histoire des églises arméniennes de Chouchi au 19e siècle.
C’est en 1823, après que le territoire du Khanat du Karabakh et son centre – la forteresse de Chouchi – soit passés sous la domination de l’Empire russe, qu’est créée la « Province du Karabakh » (9). Dès le début des années vingt du 19e siècle, décrivant la forteresse de Chouchi, les militaires russes distinguaient trois quartiers. Deux quartiers arméniens, « Ghazantchetsots » et « Akuletsots », et un musulman, le quartier des « Tabriziotes ».
L’église « Ganatch Jam » de Chouchi, elle aussi détruite par les soins des Azerbaïdjanais
Dans les deux premiers, on comptait 208 foyers arméniens et dans le troisième, 202 foyers musulmans.
La présence d’une garnison russe cantonnée dans la forteresse, de fonctionnaires dans la ville, et la concentration d’un nombre important de propriétaires fonciers ont créé les conditions d’un développement rapide et intensif de la ville. Dès la seconde moitié du 19e siècle, la ville comptait déjà 30 000 habitants.
Dès cette époque, la vie spirituelle de la cité et la construction d’institutions religieuses et d’églises ont connu un grand essor.
En 1830, Chouchi devient le centre du « Consistoire arménien du Karabakh » (10) après son transfert du monastère de Gandzasar. C’est le Métropolite Baghdassar (11) qui a construit le bâtiment du Consistoire sur le budget de l’Eglise dans le quartier de « Jraberdtsots », en plein centre de la partie arménienne de la ville. Plus tard, l’archevêque Hassan-Jalalyan y a ajouté un édifice de trois étages pour installer le séminaire dans l’aile Est de ce bâtiment. Une imprimerie arménienne a également été créée sous l’autorité du Consistoire.
Les toutes premières églises de Chouchi ont été construites en bois.
En 1822, dans le quartier Akuletsots, une église en pierre dédiée à la Sainte Mère de Dieu [Սուրբ Աստուածածին] est élevée à l’emplacement d’une église en bois déjà existante. Ce sanctuaire devient la première église-cathédrale de la ville. C’était une basilique à trois nefs. En 1889, elle est entièrement reconstruite. Les fonds pour la reconstruction avaient alors été offerts par M. Badvakanyan, un habitant de Chouchi (12).
L’église Saint Jean-Baptiste qui était intacte jusqu’à la « Guerre des 44 jours », a été bâtie en 1848 par les frères O. et B. Onanov, habitants de Chouchi. Elle a également été construite à l’emplacement d’une chapelle en bois plus ancienne.
L’autel de l’église « Akuletsots » ; 1905
Jusqu’à la fin des années 1960, les bâtiments de l’église du quartier Meghretsots et de l’église du monastère des moniales étaient conservés dans la ville (13). À en juger par les descriptions et les photographies qui nous sont parvenues, il s’agissait de basiliques à nef unique dotées de clochers.
Une église orthodoxe russe a été construite sur le territoire du quartier musulman dans les années 1830 pour les besoins de la garnison russe (14).
L’histoire de l’église du Très Saint-Sauveur du quartier de Ghazanchetsots est remarquable. L’église est mentionnée dans le livre « Voyage en Arménie » de Mesrop Takhiadyan (15). La date de la première construction en pierre reste inconnue. Néanmoins, on sait qu’en 1847 cette première église en pierre était déjà en mauvais état. Bien que ne disposant que de peu d’informations à son sujet, on peut supposer qu’il s’agissait d’une église à trois nefs. Les Archives Centrales Historiques d’État d’Arménie conservent quelques documents sur l’histoire de la construction de la nouvelle église. Toutes les conclusions présentées dans cet article sont tirées de l’étude de ces documents (16).
En 1847, le Métropolite Baghdassar (17) entame une correspondance avec le Saint Synode d’Etchmiadzine afin d’obtenir l’autorisation de restaurer l’église. Au cours de ces quatre années de correspondance, l’idée est née de construire une nouvelle église à l’emplacement de l’ancienne. Cependant, des années se sont écoulées entre l’idée elle-même et sa mise en œuvre. Au même moment, en 1844, deux habitants de Chouchi, Hovhannès et Abraham Yeramishyants, commencèrent la construction du clocher de l’église de Ghazantchetsots. La construction du clocher à trois niveaux avec des sculptures d’anges, qui existe jusqu’à ce jour, a duré une quinzaine d’années et a été achevé en 1858. L’inscription témoignant de la construction du clocher qui figure sur son mur est se lit comme suit : « Ce clocher a été construit à la mémoire de feu Gabriel Hovsepyan-Batiryants, originaire de Ghazantchi et du pèlerin Mkrtich Margaryan-Khandamiryants, de son épouse Balasan et de leurs fils Arup et Stepan et de tous les habitants de Ghazantchi. Souvenons-nous de Dieu pour sa gloire et pour le salut des âmes de tous les vivants et défunts. Eté 1858 ».
L’idée de construire une nouvelle église redevient d’actualité en 1867. L’étude est commandée. Les paroissiens et le clergé expriment le souhait que l’église soit construite sur le modèle de la cathédrale médiévale de l’ancienne capitale du royaume bagratide, la ville d’Ani. Mais, le projet final se présente différemment, faisant plutôt référence au plan et aux volumes de la cathédrale d’Etchmiadzine.
En 1870, le plan de construction de l’église est approuvé. Elle sera construite en 17 ans. L’église Ghazanchetsots- Amenaprkitch est la plus grande de toutes les églises de Chouchi. Des absides aux multiples facettes de plus de 34,7 mètres de long, environ 23 mètres de large et 35 mètres de haut font saillie sur les quatre façades de ce monument, lui conférant une composition en coupole reposant sur des arcs croisée (le dôme repose sur quatre piliers). Ghazanchetsots-Amenaprkitch devient l’église-cathédrale de la ville.
L’église Ghazanchetsots-Amenaprkitch de Chouchi avant d’être endommagée lors des événements de 1920
Au-dessus de la porte sud de la cathédrale se trouve l’ inscription suivante : « Par la grâce et la miséricorde du Dieu tout-puissant, cette sainte cathédrale miraculeuse a été construite grâce aux moyens et aux dons des paroissiens de l’église Amenaprkitch Ghazanchetsots de la ville de Chouchi dont la construction a débuté en 1868 sous le règne du tout-puissant autocrate et Empereur de toute la Russie Alexandre II et sous le patriarcat (du Catholicos) George IV, achevée en 1887, lors du couronnement du fils de Sa Majesté le bienheureux Empereur Alexandre III, [durant le patriarcat] du Catholicos Markar 1er . le 20 septembre 1888 » (18). Il convient également de noter l’inscription qui figure sur la partie inférieure de la façade du bêma : « J’ai offert cette sainte image en mémoire du bâtisseur du sanctuaire, Avetis Yeramishents, en 1886. Architecte Siméon Ter Hakobyan ».
Lors des événements tragiques des années 1920 (19), la cathédrale a été considérablement endommagée. Elle est restée en l’état ainsi jusque dans les années 70 du siècle dernier. Ensuite, une tentative a été faite pour le restaurer. Cependant, ce n’est qu’après que la ville de Chouchi soit passée sous le contrôle des autorités du Haut-Karabakh en 1992 qu’il a été possible de la restaurer complètement. Il est difficile d’imaginer aujourd’hui quel sera son avenir.
Le caractère singulier des formes architecturales des églises de Chouchi, en particulier de la cathédrale de Ghazanchetsots, trouve son origine dans les tendances modernistes de l’époque.
À Chouchi, les bâtiments religieux, mais également les façades des bâtiments résidentiels et publics, ont souvent été conçus avec des interprétations libres des formes connues de l’architecture arménienne médiévale.
Ce néo-classicisme de bon aloi au 19e siècle, n’a cependant en rien altéré les caractéristiques de l’architecture de Chouchi, contrairement, par exemple, à ce que nous avons pu connaitre à Alexandropol (Gyumri). Mais ces éléments sont également à la source d’une interprétation arbitraire des monuments de l’architecture arménienne de Chouchi.
Manvel Sarkissian, historien de l’architecture
Le précédent de l’église Saint Jean-Baptiste également présentée par les Azéris comme une église « orthodoxe russe », mais qu’ils n’ont pas hésité à raser de fonds en combles entre décembre 2023 et février 2024, n’invite guère à l’optimisme quant à l’avenir de ce sanctuaire, dernier témoin monumental du caractère arménien de la capitale historique de l’Artsakh (20).
L’église Saint Jean-Baptiste de Chouchi détruite par les Azerbaïdjanais
Des historiens et des journalistes azerbaïdjanais expliquent que le style de cet édifice n’est pas arménien. Ils tentent de le prouver en s’appuyant sur une gravure, qui selon eux, attesterait de l’origine « russe » de l’édifice (21).
L’un d’entre eux, Faiq İsmayılov (22), lui attribue même une première origine albanienne : « Selon des sources historiques (23), en 1722, sur le site de l’église actuelle de Kazanchi, un sanctuaire à une seule nef appartenant à l’architecture albanienne avait été construit. En 1858, sur ordre du commandement russe, on construisit un clocher à côté de ce sanctuaire et on attribua le bâtiment aux pieux soldats russes pour leurs besoins [spirituels} … Cependant, en raison de la petite taille du sanctuaire albanien – le nombre des soldats à cette époque était élevé, l’église ne pouvait pas répondre pleinement à la demande des soldats. … En 1868-1887, on détruisit ce sanctuaire albanien et on construisit une nouvelle église sur ses ruines dans le style de l’architecture des églises orthodoxes russes » (24).
Le 10 juillet dernier, des membres de la « Communauté chrétienne albanienne-oudie » se sont rendus à Chouchi. Leur site internet informe que parmi les monuments visités figurait « l’église Kazançi ». Plusieurs photographies prises à cette occasion illustrent ce communiqué. Curieusement, on n’y trouve aucun cliché de la cathédrale du Très Saint Sauveur sans doute toujours enserrée dans les échafaudages qui la dissimulent (25).
Quatre des cinq églises que comptait Chouchi ont été détruites par les Azerbaïdjanais entre 1920 et 2024. Si trois d’entre-elles ont été détruites parce qu’elles étaient arméniennes, pourquoi « l’église russe » Saint Jean-Baptiste a-t-elle été rasée jusqu’aux fondations et quel sera le sort de « l’église de Kazançi », l’autre « sanctuaire russe » ?
Traduction, documentation photographique et notes :
Sahak SUKIASYAN
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(1) Originaire du Haut-Karabakh, Manvel Sarkissian est diplômé de la faculté d’architecture de Bakou (1978). Après une courte expérience professionnelle à Stepanakert, il intègre le « Comité des Monuments historiques d’Arménie » en 1982. En 1988, il participe activement au mouvement de libération de l’Artsakh. En 1992, M. Sarkissian a été nommé représentant du « Comité Karabagh » artsakhiote à Erevan, puis conseiller du MAE du Haut Karabakh l’année suivante. Il occupa ces fonctions de 2000 à 2005. Manvel Sarkissian est également connu en tant qu’analyste politique. Depuis 2011, il dirige le « Centre arménien d’études stratégiques et nationales »
[Ռազմավարական եւ ազգային հետազօտութիւնների հայկական կենտրոն] fondé en 1994 par Raffy Hovhannessian, premier MAE de la jeune République d’Arménie indépendante.
(2) « История и судьба армянских церквей Шуши », https://regnum.ru/news/3264894
(3) Cité historique de la région du Nakhitchevan qui a joué un rôle majeur dans l’histoire arménienne en raison de son importance culturelle, religieuse et stratégique. Sa région était riche de dizaines d’églises et de monastères arméniens. Le 24 décembre 1919, Près de 1 500 Arméniens y furent massacrée par des soldats azéris et turcs. La ville fut entièrement détruite. Récemment, tout le patrimoine arménien, dont le célèbre monastère de Saint Thomas, a été rasé. A son emplacement, en 2014, une mosquée a été construite par les autorités azerbaïdjanaises.
(4) Il s’agit des « Albanais » du Caucase qui n’ont aucune parenté avec ceux des Balkans. Pour éviter toute confusion sans doute serait-il préférable d’employer le mot « albaniens » pour les désigner.
(5) Ce sanctuaire dédié au « Très Saint Sauveur» [Ամենափրկիչ] est également connu sous le nom de Ղազանչեցոց [Ghazantchétsots], du nom du quartier des villageois venus de la localité de « Ghazantchi » au Nakhitchévan.
(6) Voir la vidéo de l’attaque du 8 octobre 2020 : https://youtu.be/FtfPGWv0GrM?feature=shared
(7) Սուրբ Յովհաննէս Մկրտիչ / Saint Jean-Baptiste. L’église a entièrement détruite entre décembre 2023 et février 2024 après avoir été restaurée par les Azéris en tant « qu’église russe ». Sans doute le départ des militaires du contingent russe présent depuis 2020 a-t-il complètement désinhibé les Azerbaïdjanais et permis la destruction totale de l’édifice. https://massispost.com/2024/04/azerbaijanis-completely-destroy-kanach-zham-church-and-ghazanchetsots-cemetery-in-shushi/
(8) Cette thèse était présentée dès le mois de mai 2019 sur le site azerbaïdjanais « ONA » par Tural Gyandjialev, « député représentant les Azéris du Haut-Karabakh » au parlement de Bakou . Un second article intitulé « Comment les Arméniens ont transformé l’Église orthodoxe russe de Chouchi en église arménienne » [Общество Как армяне превратили русский православный храм Шуши в армянскую церковь] publié le 22 novembre 2020, en pleine « Guerre des 44 jours », a été ensuite repris en France sur le site « La gazette du Caucase ». (https://www.lagazetteaz.fr/news/france/4047.html). Visiblement basé à Marseille, ce site est dirigé par un certain Jean-Michel Brun, se déclarant « Journaliste-réalisateur, coach, auteur, conférencier, conseil en communication ». Tout porte à penser que l’ambassade d’Azerbaïdjan en France est le meilleur, et peut-être même son unique client. Ces deux articles reprennent cette même thèse de « l’arménisa-
tion » de l’église Saint Jean Baptiste.
(9) Sarkissian parle de « Карабахская провинция ».
(10) Institution ecclésiale dans l’Empire russe qui contrôlait l’activité des Églises – russe, arménienne – existantes dans l’Empire russe. Le siège épiscopal du Karabakh est donc transféré du monastère de Gandzasar à Chouchi.
(11) Hassan-Jalalyan : date de naissance inconnue, mort en 1854, « Métropolite d’Albanie », puis du diocèse d’Arsthakh de 1830 à 1854.
(12) L’église fut reconstruite à deux reprises en 1843 et en 1859. En raison des dégâts causés par un tremblement de terre, elle fut de nouveau entièrement restaurée entre 1868 et 1887. Contrairement aux autres églises de Chouchi, celle d’Akuletsots possédait de nombreux domaines fonciers et des boutiques de rapport L’église fut incendiée lors du « Conflit arméno-tatare » de 1905, puis détruite lors de la destruction du quartier arménien de la ville en mars 1920. Elle resta en ruines jusque dans les années 1960. En 1972, les Azerbaïdjanais démolirent l’église pour construire sur son emplacement l’école azerbaïdjanaise n°4 de Chouchi.
(13) Concernant l’église du quartier de Meghretsots, des fouille ont été réalisées en 2017 par une mission archéologique des Service d’État pour la protection historique de l’environnement de la République d’Artsakh. Jusqu’à ces fouilles, seul le bêma de l’autel était visible. À la faveur de ces fouilles, la couche d’asphalte qui couvrait le sol de la nef a été enlevée et les fondations de l’église sont apparues. Dans les années 1960, la plus grande partie des murs de l’église a été démolie par les autorités azerbaïdjanaises et l’église a été transformée en cinéma d’été de plein-air. En octobre 2023, l’organisation « Caucasus heritage watch » alertait les scientifiques du monde entier et révélait que le site de l’église de la Sainte Mère de Dieu du quartier de Meghretsots avait été endommagé à la suite des travaux de construction dans la ville occupée. D’après une image satellite prise le 3 novembre 2023, les fondations de l’église ont été recouvertes par des gravats apportés depuis des chantiers environnants. Au jour d’aujourd’hui, on ne possède que trois photographies de cette église avant sa destruction.
(14) Placée sous le vocable de Saint Georges (Martyr du IVe siècle), cette église a été détruite par les Azéris dans la cadre de une « restructuration urbaine » décidée par Heydar Aliev, le père de l’actuel Président azerbaïdjanais.
(15) Թաղիադեան Մեսրոպ՝ Ճանապարհորդութիւն Մեսրովբայ Դ. Թաղիադեանց Ա. սարկաւագի սրբոյ Էջմիածնի ի Հայս: Հտ. Ա. տպ. Արարատեան ընկերութեան, ի տպարանի Արարատեան ընկերութեան, ի Կալկաթա,1847. Taghiatian Mesrob, Voyage en Arménie de Mesrob T. Taghiatiants, protodiacre. Volume 1, « Société Ararat». imprimerie de la « Société
Ararat », Calcutta 1847, p. 286.
(16) En 1895, l’évêque Magar Barkhoudarian publie une description de l’église dans son ouvrage intitulé « Artsakh » édité sur les presses de l’imprimerie Aror de Bakou [Արցախ, Մակար եպիսկ. Բարխուտարեանց: Բագու. Տպարան ∩ԱՐՕՐ∪, 1895], p. 138.
(17) Par un édit impérial en date du 1er juillet 1837, l’archevêque Baghdassar Hassan-Jalalyan était nommé Primat du diocèse du Karabakh et président du Consistoire de cette nouvelle entité ecclésiale. Edouard Tanielyan, Histoire de Gantzasar (en arménien), Erevan 2005. [Է. Լ. Դանիելեան. Գանձասարի պատմութիւն, Երեւան, ∩Գանձասար աստուածաբանական կենտրոն∪ հրատ., 2005], p. 334.
(18) Certains « spécialistes » azerbaïdjanais de l’histoire de l’art utilisent cette inscription qui cite le Tzar Alexandre III pour justifier du caractère russe de l’église en ignorant les autres inscriptions qui confirment naturellement que cette église a bien été édifiée par les Arméniens pour leurs propres besoins spirituels.
(19) Du 23 au 26 mars 1920, les quartiers arméniens de Chouchi sont attaqués et pillés par les troupes azerbaïdjanaises appuyées par des civils musulmans. Toutes les maisons, écoles, églises et commerces arméniens sont pillés et détruits. L’évêque, Vahan Ter-Grigorian, Primat du diocèse d’Artsakh, et son vicaire, sont décapités. La tête du Primat est promenée dans toute la ville au bout d’une pique durant plusieurs jours. Le gouverneur Khosrov Bey Soultanov , nommé avec l’accord des Britanniques et qui a organisé ce pogrom, encourage en personne les massacreurs. Des témoins décrivent des rues pleines de cadavres de femmes d’hommes et d’enfants. Des centaines de femmes sont enlevées et enfermées dans des harems. Voir : Les massacres d’Arméniens dans les régions de Bakou et d’Elisavetpol – 1918- 1920 – Documents d’archives édités par les Archives d’histoire d’Arménie. Erevan 2003. Document N° 389 en date du 16 avril 1920. Rédigé par le représentant diplomatique de la République d’Arménie, le rapport qui décrit cet immense pogrom de Chouchi est adressé à Alexandre Khadissian, alors Ministre des affaires étrangères d’Arménie.
(20) https://fr.aleteia.org/2024/04/24/haut-karabagh-une-eglise-et-un-cimetiere-rayes-de-la-carte
(21) « La première image de la cathédrale Saint-Christ-Sauveur, réalisée par T. Taylor figurant dans l’ouvrage « World Tour » – Londres, 1891. – V. LXI. – P. 397- ne comporte pas encore la coupole caractéristique des églises arméniennes »
https://dzen.ru/a/Y2SqtYmt2kG3Yrt1 / Sans doute s’agissait-il d’une coupole provisoire. Nous avons de multiples exemples, jusqu’en France, de monuments dont la construction s’est faite par étapes, le plus souvent pour des raisons de financement. A Paris, l’église Saint Sulpice dont les deux clochers n’ont jamais été achevés est un exemple de ces situations. Dans tous les cas, le tambour de la cathédrale du Très Saint Sauveur de Tous possédait bien jusqu’en 1920 cette couverture conique propre à l’architecture arménienne que les Azéris se sont empressé de détruire dès l’occupation de la ville.
(22) Membre de l’Académie internationale des architectes, du conseil de l’Union des architectes d’Azerbaïdjan, président de « l’Association pour la protection des monuments historiques et culturels dans les territoires occupés de l’Azerbaïdjan » Faiq Ismayilov – un prénom qui prédestine – est l’une des « grandes plumes » du révisionnisme azerbaïdjanais qui ne se contente pas des seuls monuments de l’Artsakh, mais qui s’intéresse aussi au reste de l’Arménie.
(23) Des « sources » qu’il ne cite d’ailleurs pas …
(24) https://nocomment.az/qazanci-kilsesi-kime-mexsusdur/
(25) Les observateurs avisés savent que toutes les destructions d’édifices arméniens par les Azerbaïdjanais – églises de la Sainte Ascension de Bertzor, des Saints Martyrs d’Aghavno, Saint Jean-Baptiste de Chouchi – ont toujours été précédées par une phase de dissimulation par des échafaudages, sans doute pour mieux préparer leur destruction.
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