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RÉGION PARISIENNE – Plessis-Robinson Braderie et fête annuelles de CHENE

La braderie annuelle de CHENE est devenue un véritable vivier de cadeaux, de mets et de vins arméniens pour le Nouvel An des Arméniens de la Région parisienne. Depuis 1992, cette tradition rassemble chaque année entre 1 500 et 2 000 visiteurs qui viennent y effectuer une partie de leurs achats de fin d’année. Sur les stands, les visiteurs peuvent découvrir des nappes, des taies d’oreiller, des poteries artisanales, des céramiques, des sculptures en pierre et en bois, des bijoux, des pierres précieuses, des œuvres inspirées de l’alphabet arménien, des chaussettes, des tapis, des instruments de musique, des timbres, tous apportés d’Arménie.

En France, cette initiative annuelle de CHENE, qui s’est tenue cette année – comme depuis quelques années – à la Maison des Arts de Plessis-Robinson les 7 et 8 décembre, est aujourd’hui la plus grande braderie d’art populaire arménien. Cette édition avait, tout naturellement, accordé une place particulière à l’artisanat des Arméniens de l’Artsakh, qui ont été déplacés de force en 2023. Réinstallés en Arménie, ils ont produit divers souvenirs et objets artisanaux pour subvenir à leurs besoins. La région de Syunik était également mise à l’honneur avec les produits de l’atelier de terre cuite « Seramart » et de l’atelier de couture pour femmes « Taraz » de Goris, des produits apportés à Paris spécialement pour cette occasion.

La braderie de CHENE est aussi une fête où les visiteurs retrouvent de vieux amis. Le café-restaurant, toujours chaleureux, accueille proches, amis et connaissances autour d’une tasse ou d’un repas. Le samedi soir, le grand dîner est le lieu traditionnel de la réunion annuelle des « chenagan », au cours de laquelle ils réaffirment leur engagement.

Un stand important était dédié à la présentation des nouvelles publications, avec la présence des auteurs. Cette année, une trentaine de nouveaux titres ont été proposés, permettant ainsi de promouvoir les auteurs et leurs œuvres.

Un concours photo, organisé comme chaque année, a réuni une vingtaine de participants. La lauréate de l’édition 2024 est Mme Maral Karaoglanian, récompensée pour une photo de son petit-fils.

L’une des nouveautés de cette année fut l’organisation de deux conférences publiques. La première, le samedi 7 décembre au soir, portait sur l’Artsakh et le retour des Artsakhiotes. Les intervenants étaient Hovhannès Guevorkian, représentant permanent de la République de l’Artsakh en France, et Julien Zarifian, maître de conférences à l’Université de Poitiers et spécialiste de des États-Unis. La conférence a également permis de présenter la publication collective : « La chute du Haut-Karabakh arménien (2020-2023) et le jeu des puissances », un recueil d’études géopolitiques sur le rôle des grandes puissances dans la situation de l’Artsakh. Hovhannès Guevorkian a apporté des observations précieuses issues de son expérience diplomatique.

La deuxième rencontre, organisée le dimanche, était consacrée au quartier arménien de Jérusalem. L’historien Raymond Kevorkian et le consultant et régisseur des musées Harout Bezdjian, qui furent des conseillers précieux, aux côtés de l’historien Claude-Armen Mutafian, pour le Musée arménien Edward et Helen Mardigian de Jérusalem, ont animé la discussion. Avec une grande indignation, ils ont dénoncé les irrégularités liées à la vente du « Pré des Vaches » par le Patriarcat arménien de Jérusalem, une transaction jugée irresponsable malgré la lutte courageuse de la jeunesse arménienne locale. Bien que la vente ait été temporairement suspendue, la question n’est pas pour autant réglée, une avance de 2 millions de dollars ayant déjà été perçue.

La conférence s’est conclue par la projection d’une vidéo dédiée aux trésors du musée rénové, mettant en lumière l’histoire des Arméniens de Jérusalem à travers leurs riches patrimoines culturels et historiques.

J. Tch.