Le 2 septembre, le Président de la République d’Artsakh, Samuel Chahramanian, a tenu une conférence de presse à Yerablur où il a notamment déclaré : « Il y a 33 ans, ce jour-là, une décision a été prise, qui est devenue la base de l’indépendance de l’Artsakh. Malheureusement, aujourd’hui, nous avons perdu l’Artsakh. Nous avions l’habitude de célébrer ce jour comme un jour férié, mais aujourd’hui, c’est un jour de tristesse », avant de poursuivre :
« Au cours des dernières décennies, les autorités arméniennes ont toujours négocié au nom du peuple de l’Artsakh, et nous considérons que porter la question de l’Artsakh à l’agenda international est également la tâche des autorités arméniennes. Nous sommes prêts à coopérer avec toutes les structures intéressées dans ce domaine. Les autorités arméniennes doivent tout faire pour protéger les droits du peuple d’Artsakh, y compris sur les plateformes internationales.»
En réponse aux déclarations du Premier ministre Pachinian, Chahramanian a déclaré :
« Le retour en Artsakh est notre droit, et ceci n’est pas contraire aux intérêts de l’État de l’Arménie. Après leur déplacement de force, les autorités de l’Artsakh ont adopté une politique visant à ne pas porter atteinte à la sécurité de l’Arménie, ce qui est une priorité pour nous. L’Arménie est la partie principale de notre patrie. Nous devons tout faire pour ne pas mettre en danger les processus menés par les autorités arméniennes et ne pas nuire au système de sécurité de l’Arménie. »
Selon Chahramanian, la question du retour éventuel des habitants de l’Artsakh est en permanence à l’ordre du jour.
« Pour résoudre ce problème, l’Assemblée nationale d’Artsakh a créé un comité dirigé par l’ancien ministre des Affaires étrangères d’Arménie, Vardan Oskanian. Nous communiquons régulièrement, nous discutons des questions liées à un éventuel retour. Il existe de nombreuses options et suggestions. Le peuple de l’Artsakh a un grand désir d’y retourner, de reconstruire sa patrie, son Artsakh arménien, mais notre retour juste ne peut se réaliser dans la dignité qu’avec des garanties internationales. Nous avons besoin de nous sentir en sécurité dans notre pays. Si tout cela est assuré, nous sommes prêts à négocier une solution rapide à ces problèmes », a-t-il déclaré.
Faisant référence aux accusations de Nikol Pachinian selon lesquelles « c’est le président de l’Artsakh qui a signé la décision de la dissolution de l’Artsakh, pas lui », Samuel Chahramanian a affirmé que ledit document n’a aucune force juridique. « Sa signature a permis de déplacer en toute sécurité la population civile, les soldats, les ministres et les responsables des structures du pouvoir vers l’Arménie. Malheureusement, nos dirigeants militaires et politiques ont été pris en otages. Dès le début, nous étions conscients que ce document était inconstitutionnel et illégal. Ce document n’a pas reçu de force juridique, il n’a pas été officiellement publié, il n’a pas été inséré dans le système juridique, et il peut donc être considéré comme un acte normatif. J’ai informé, par écrit, le gouvernement arménien, le Premier ministre de ce document avec d’autres documents joints. Parler aujourd’hui de la validité de ce document est inutile et ne correspond pas à la réalité », a déclaré le Président.
Quant aux propos du Premier ministre concernant Ruben Vardanian emprisonné à Bakou, Chahramanian a déclaré : « Ceux qui font de telles déclarations devraient parler plus ouvertement et avec plus de précision au public afin que ce dont ils parlent soit clair. »
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