Conférence d’Alice Mariétan-Mavian autour du livre de son père « Par-delà les ténèbres », organisée par l’ADVR en 2017. Au centre : Alice Mavian, debout Yves Blondeau – Pour retrouver l’image : https://advr.fr/wp-content/uploads/2017/03/IMG_8556.jpg
40 jours après son décès survenu le 6 décembre dernier, l’Ucfaf et l’équipe d’Alakyaz ont organisé une soirée en souvenir d’Alice Mavian, fidèle collaboratrice et rédactrice en chef du journal. A sa famille et ses amis, se sont joints des membres de l’ANACRA (Association nationale des Anciens Combattants et Résistants Arméniens) et de l’ADVR (Association de Défense des Valeurs de la Résistance). Une trentaine de personnes se sont réunies dans une ambiance chaleureuse et fraternelle.
Tous ceux qui ont eu l’occasion de travailler avec elle, ont apprécié sa rigueur, sa curiosité, sa ténacité et son esprit d’ouverture au monde. Edmond Yanekian, président de l’Ucfaf a évoqué en outre son souci de répondre aux besoins des lecteurs et son pragmatisme car les propositions qu’elle formulait se concrétisaient toujours. Elle était la cheville ouvrière d’Alakyaz. Edmond lance désormais un appel à de nouveaux rédacteurs pour enrichir la revue. Il évoque par ailleurs le travail très éprouvant mené par Alice, à savoir la traduction en français des mémoires de déportation de son père Mihran[1], un ouvrage qui fait désormais référence. Anahid Samikyan, est avec Marguerite Haladjian, l’une des principales rédactrices de Alakyaz. Elle retrace les circonstances de la création du journal. En 2012 l’Ucfaf se voit contrainte de mettre fin, après 50 ans d’existence, à son périodique Achkhar (Monde), une presse à caractère généraliste diffusée sur support papier. Suite à cela, au sein de l’Ucfaf, sous l’impulsion d’Alice, il a été décidé collectivement de créer un mensuel en ligne spécialisé dans la culture arménienne baptisé Alakyaz. Anahid Samikyan et Marguerite Haladjian ont adhéré immédiatement au projet. Toujours à l’affut des nouveaux talents, Alice a, pour citer un exemple, repéré le jeune oudiste Tigrane Kazazian.
Yves Blondeau, secrétaire général de l’ADVR a évoqué la conférence donnée en 2017 par Alice, qu’il qualifie de « militante de la mémoire ». Elle y évoquait l’itinéraire de son père survivant du génocide de 1915 puis résistant déporté par les Allemands. Il déclare que depuis que les acteurs directs de la Résistance ont disparus, l’ADVR œuvre à collecter les témoignages de leurs enfants. Ainsi en octobre 2022 l’association a réalisé une interview d’Alice Mavian : La Résistance en héritage[2].
Jean-Pierre Séférian, artiste peintre et graphiste, qui a longtemps travaillé avec Alice garde le souvenir d’une personne originale, dotée d’une grande sensibilité artistique tant dans le domaine de la musique que de la peinture. Ce que confirme le peintre Edouard Panossian. Le cinéaste Jacques Kebadian la remercie pour son soutien dans son travail et dans celui de son fils. Nil Agopoff, créateur du site Global Armenian Heritage, se souvient avec émotion de sa rencontre avec Mihran Mavian et de son épouse Béatrice.
Rappelons qu’en décembre dernier, Marguerite Haladjian dans les Nouvelles d’Arménie magazine et Anahid Samikyan dans Alakyaz ont, chacune avec sa sensibilité propre, rendu hommage à leur collaboratrice et amie.
Béatrice KRIKORIAN
[1] Mihran Mavian, Par-delà les ténèbres (trad. Alice Mavian), Mémorial de l’internement et de la déportation, 2010, 163 p.
[2] Voir : https://www.youtube.com/watch?v=esVNW3DQiWk
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