La Jordanie a renoncé de nominer le film documentaire “My Sweet Land” de réalisatrice Sarin Hayrapetian aux Oscars. La commission cinématographique jordanienne avait pourtant choisi le film pour le présenter dans la catégorie « Meilleur film international » de la 97e cérémonie des Oscars.
Selon le site Deadline, c’est sous la pression de l’Azerbaïdjan que la Jordanie a fait machine arrière. La même source informe que le gouvernement de l’Azerbaïdjan a demandé au ministère jordanien des Affaires étrangères de renoncer à la sélection du film, qui a, à son tour, fait pression sur la commission cinématographique jordanienne, exigeant le retrait du film.
La réalisatrice Sarin Hayrapetian et la productrice jordanienne Azza Hourani ont déclaré à Deadline : « Cette démarche, réellement dévastatrice pour notre groupe, a empêché et donc réduit au silence cet enfant de raconter son histoire d’amour pour sa maison et sa famille. En tant qu’auteurs de films documentaires, cette censure nous met devant l’obligation de diffuser encore plus “My Sweet Land” et l’histoire de Vrej, héros principal du film, qui est aujourd’hui le reflet du sort d’innombrables enfants dans le monde qui méritent de rêver librement sans la menace de guerre et de conflit. »
Notons qu’il s’agit du deuxième film arménien à être censuré à la demande de l’Azerbaïdjan.
“My Sweet Land” raconte l’histoire de Vrej, 11 ans, qui rêve de devenir dentiste dans son village d’Artsakh. Lorsque la guerre éclate à nouveau, Vrej s’enfuit avec sa famille et, à la fin de la guerre, il retourne dans sa patrie détruite.
Aykhan Hadjizadé, secrétaire de presse du ministère des Affaires étrangères de l’Azerbaïdjan, a déclaré à ce sujet : «Considérant que le contenu de ce film contredit l’intégrité territoriale et la souveraineté de notre pays, nous avons immédiatement fait part de nos préoccupations à la partie jordanienne et, conformément à la décision de la commission concernée, le film n’a pas été nominé aux Oscars et sa projection a été interdite en Jordanie. Nous saluons la décision de la partie jordanienne. »
Comme on peut le constater, Bakou aura ainsi avoué, de lui-même, les pressions qu’il a exercées.
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