Personne n’aurait pu imaginer qu’un régime autoritaire, en place depuis plus de cinquante ans, s’appuyant sur la force des armes, régnant d’une main de fer sur le pays, tomberait aussi rapidement. Après la libération d’Alep le 29 novembre, il n’aura fallu que dix jours pour que toutes les villes et villages, du nord au sud de la Syrie, passent sous le contrôle des forces rebelles. Hama, Homs, Damas et les provinces méridionales de Soueïda et Deraa n’ont même pas attendu l’arrivée des combattants du nord : grâce à leurs mouvements internes, ces régions se sont ralliées spontanément aux zones libérées. Dans ce soulèvement, les rebelles ont bénéficié d’un soutien massif de la population syrienne.
Le samedi soir, un vent de panique a soufflé sur la capitale. Les soldats ont déserté en masse les nombreux centres militaires et de sécurité. Dans la foulée, les rebelles ont pris d’assaut la tristement célèbre prison de Saydnaya, libérant un grand nombre de prisonniers politiques en forçant les lourdes portes de fer. Ce moment a marqué un tournant.
Plus tard dans la soirée, quatre avions ont quitté l’aéroport international de Damas vers une destination inconnue. Peu après, l’aéroport a été fermé, les forces de sécurité se sont dispersées, et des rumeurs ont circulé affirmant qu’Assad et ses proches se sont enfuis en emportant avec eux des sommes colossales.
Le lendemain, le Kremlin a confirmé qu’Assad et sa famille avaient atterri à Moscou, où ils avaient obtenu l’asile pour « raisons humanitaires »
Dans une tentative désespérée de calmer la population, les ministres de la Défense et de l’Intérieur syriens ont multiplié les déclarations, prétendant que « tout était sous contrôle ». Mais leurs paroles sonnèrent creux.
Dimanche matin, la situation est devenue évidente : le régime d’Assad avait été renversé. Après une interruption temporaire des émissions, la télévision d’État syrienne a diffusé un message historique :
« La révolution syrienne a triomphé. Le régime criminel de Bachar al-Assad est tombé. »
Un événement marquant a été l’annonce du Premier ministre Ghazi Al-Jalili, qui, dans la nuit, avait conclu un accord avec Golani, chef des forces rebelles. Cet accord visait une transition pacifique du pouvoir, sans effusion de sang, garantissant la continuité des institutions et la stabilité de l’État, est un point crucial pour l’avenir de la Syrie.
Dimanche après-midi, un vent de liberté a soufflé sur toute la Syrie. À Alep, des dizaines de milliers de citoyens se sont rassemblés sur la Place Principale, brandissant des drapeaux, dansant et chantant pour célébrer la fin de décennies de tyrannie.
Le 8 décembre, les nouvelles autorités syriennes ont proclamé une amnistie générale, marquant le début d’une nouvelle ère.
La joie s’est également étendue de l’autre côté de la frontière. En Turquie, où vivent des millions de réfugiés syriens, la chute du régime a été célébrée avec enthousiasme. À Istanbul et dans d’autres villes, les communautés syriennes ont laissé éclater leur joie, symbolisant la fin d’un long exil.
Le 8 décembre, le ministère arménien des Affaires étrangères a publié un communiqué :
« En raison de la situation actuelle en Syrie et pour des raisons de sécurité, le personnel diplomatique de l’ambassade d’Arménie à Damas assure temporairement ses fonctions depuis Beyrouth. »
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