À Antalya, en Turquie, s’est tenu du 1er au 3 mars le Forum international diplomatique, auquel ont également pris part le ministre arménien des Affaires étrangères, Ararat Mirzoyan et l’émissaire de la partie arménienne dans le processus de normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie, Ruben Rubinian.
Le 1er mars, les ministres arménien et turc des Affaires étrangères Ararat Mirzoyan et Hakan Fidan se sont rencontrés dans le cadre du Forum. Les émissaires des deux pays, Ruben Rubinian et Serdar Kiliç, ont également participé à cette réunion.
Selon le ministère arménien des Affaires étrangères, les parties ont discuté du processus de normalisation des relations entre l’Arménie et la Turquie et ont réaffirmé leur volonté de prendre des mesures concrètes dans cette direction.
Les ministres ont également abordé un certain nombre de questions internationales et régionales.
Hadjiev : « La paix concerne Bakou et Erevan, pas Paris et Bruxelles»
En marge du Forum, un panel consacré aux questions arméno-turco-azerbaïdjanaises avait été organisé, auquel ont participé Ruben Rubinian, Serdar Kiliç, Hikmet Hadjiev, conseiller du président azerbaïdjanais, et Toivo Klaar, représentant spécial de l’Union européenne pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie.
Lors des discussions Hadjiev a fait remarquer que le processus de paix entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan doit se dérouler exclusivement entre ces deux parties. Ainsi, c’est avec un agacement non dissimulé qu’il a déclaré
« La paix concerne Bakou et Erevan, pas Paris et Bruxelles ». Il a également évoqué certains clauses de la préambule de la Constitution arménienne, qui selon Bakou, font référence à l’Azerbaïdjan et entravent les négociations.
Dans son discours, Ruben Rubinian a souligné que l’Arménie est prête et fait tout pour inscrire les principes convenus dans le traité de paix. « Cependant, nous ne constatons pas la même volonté de la part de l’Azerbaïdjan », a-t-il déclaré.
Répondant aux observations de Hadjiev au sujet de la Constitution arménienne, Rubinian a souligné que l’Arménie n’a aucune revendication territoriale sur l’Azerbaïdjan et que ceci a déjà été répété à maintes reprises.
En ce qui concerne le chapitre arméno-turc, Ruben Rubinian a déclaré qu’il ne voyait aucun obstacle à l’ouverture de la frontière entre l’Arménie et la Turquie, qui continue de rester fermée, alors qu’avec son homologue turc, ils avaient prévu son ouverture pour l’été 2023, néanmoins pour les diplomates et les ressortissants des pays tiers.
En réponse à cette remarque, Serdar Kiliç préférant détourner l’essentiel de la question, a mis en avant l’interruption des rencontres entre les deux parties depuis un certain temps, en rejetant la responsabilité sur la partie arménienne : « Nous aussi, nous voulons l’ouvrir, même pour tout le monde… mais seulement quand le moment propice sera venu. Par contre, lors de notre rencontre à Moscou, nous étions pourtant convenus de ne poser aucune condition préalable afin de pouvoir continuer les négociations », a-t-il déclare, laissant sous-entendre que c’est une condition que l’Arménie pose et sape ainsi la suite des négociations.
Rétorquant à Kiliç qui soutenait que l’Arménie pose des conditions préalables aux réunions, Rubinian a déclaré qu’il y avait un malentendu, car l’Arménie n’avait pas posé une telle condition préalable..
Comme nous pouvons constater, les processus de paix, que ce soit avec la Turquie ou avec l’Azerbaïdjan, ont encore de « beaux jours » devant eux.
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