Hraparak : Dieu vous vienne en aide, Monseigneur.
Que pensez-vous des activités de Monseigneur Pakrad ? Pourquoi gardez-vous le silence alors que les responsables de pratiquement tous les diocèses ont exprimé leur soutien inconditionnel à son combat pour la patrie ? L’opinion publique attend de vous que vous exprimiez publiquement votre position à ce sujet.
Mgr. Karamian : Je l’ai déjà fait auprès du Saint-Siège.
Hraparak : On dit qu’elle était négative, que vous auriez exprimé un avis négatif lors de la réunion du Conseil Spirituel Suprême.
Mgr. Karamian : Ce n’est pas une question d’être négatif ou pas négatif. Mon point de vue est le suivant : tout ecclésiastique doit être guidé par les commandements de la Bible. Je n’ai rien à déclarer de plus.
Hraparak : Monseigneur, vos frères évêques vous accusent d’avoir exprimé une opinion négative au sujet de ce mouvement.
Mgr. Karamian : Je ne suis pas le seul à avoir exprimé un point de vue négatif. Je l’ai déjà dit, il ne s’agit pas de cela. J’ai toujours été, et je serai toujours, du côté de l’Église, si c’est dans l’intérêt de mon pays et de mon État. Je ne suis guidé que par l’Évangile.
Hraparak : Hormis vous, qui a également exprimé son opposition à ce mouvement ?
Mgr. Karamian : Ce n’est pas mon affaire. Personne n’y était opposé. Il s’agissait juste d’une interrogation au sujet de l’autorité de l’Église. La question posée est : si nous allons dans cette direction, ne portons-nous pas atteinte à l’autorité de l’Église ? Certains ont considéré que cela pourrait amoindrir l’autorité de l’Église.
Hraparak : Y aurait-il des choses qui vous contraindraient à adopter une telle attitude ?
Mgr. Karamian : je ne me sens contraint par rien. J’ai été et demeure un serviteur de l’Église sous tous les gouvernements. Pour moi, l’autorité de l’Église prime sur tout.
Hraparak : Des siècles durant, l’Église a été le pilier de l’État…
Mgr. Karamian : Vous prétendez me l’apprendre ? Rendez-vous sur les réseaux sociaux du diocèse de Kotayk, voyez le travail qu’y accompli son clergé en se tenant aux côtés des indigents et des nécessiteux. Je fais le maximum de ce que je peux faire. Ma mission est de diffuser la parole de Dieu auprès de mon troupeau, aux croyants de mon diocèse.
Hraparak : Mgr Pakrad aide également son troupeau.
Mgr. Karamian : aucun problème, je l’ai également dit.
Hraparak : Monseigneur, pensez-vous à l’État ? Que pensez-vous de la situation du pays ?
Mgr. Karamian : L’État a dû faire face au Coronavirus, à la Guerre et à la tragédie qui a suivi. Je ne veux pas que l’on transforme nos tragédies nationales, cette douleur, en quelque chose qui pourrait profiter à certains. C’est tout.
Hraparak : Que pensez-vous de la politique de Nikol Pachinian ?
Mgr. Karamian : il ne m’appartient pas de la faire.
Hraparak : Depuis des années, Nikol Pachinyan et ses accolytes du parti « Contrat Civique » ne participent pas aux célébration religieuses. Exprimant ainsi son dédain à l’égard de l’Église, la plus haute autorité du pays n’a jamais participé à aucune cérémonie religieuse.
Mgr. Karamian : Adressez vous au Saint Siège à ce sujet.
Hraparak : C’est le saint Siège qui serait la cause de son absence ?
Mgr. Karamian : Ai-je dit cela ? J’ignore quelles sont les relations entre l’État et l’Église. Que dois-je faire de votre question ? Sur quel terrain voulez-vous m’entrainer ?
Hraparak : Vous ne voulez pas vous exprimer au sujet de Nikol Pachinian ?
Mgr. Karamian : Je vous l’ai déjà dit : je n’ai jamais eu affaire à aucun gouvernement car ma mission est de servir Dieu et l’Église.
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