Aliev continue d’employer le terme « couloir de Zanguezour », Pachinian souligne qu’il ne peut y avoir d’infrastructure portant ce nom sur le territoire arménien

Contrairement à la déclaration signée à Washington, où la route traversant l’Arménie — vitale pour l’Azerbaïdjan — est appelée “Route de Trump”, Aliev continue de la qualifier de “corridor du Zanguezour”, comme il l’a encore répété le 9 septembre. La question n’est évidemment pas seulement une affaire d’appellation, mais de statut : dans le premier cas, il s’agit d’un projet défini et signé ; dans le second, d’objectifs géopolitiques à peine inavoués.

Ces « dérapages » d’Aliev inquiètent naturellement aussi l’Iran, qui s’est toujours opposé à l’existence d’un tel « couloir » plus ou moins sous contrôle azerbaïdjanais. L’ambassadeur d’Iran en Arménie, Mehdi Sobhani, a déclaré le 9 septembre : « Il ne doit y avoir aucun couloir : rien ne peut être imposé par la force. Il n’y a rien qui puisse être appelé ‘couloir’. C’est une route. Ni dans le texte de l’Accord de paix ni dans la déclaration signée (toutes deux avec la participation des États-Unis) il n’y a aucune mention de couloir ».

Lors de la séance de questions-réponses avec le gouvernement qui a eu lieu le 10 septembre à l’Assemblée nationale, la députée du groupe « Contrat civil » Arusyak Julhakian a attiré l’attention du Premier ministre sur le fait qu’après les accords de Washington, le président azerbaïdjanais continue d’employer le terme « couloir de Zanguezour », qui contredit l’appellation « Route de Trump » utilisée dans la déclaration du 8 août.

En réponse à cette remarque, Pachinian a déclaré : « Il y a une réalité objective et des perceptions subjectives. La réalité objective est la suivante : l’Arménie et l’Azerbaïdjan ont, une fois de plus, reconnu à Washington l’intégrité territoriale, la souveraineté, la juridiction et l’inviolabilité des frontières de chacun. Il en découle donc que, sur le territoire de la République d’Arménie, ne peuvent exister que des connexions relevant de ses décisions et faisant l’objet d’accords. »

Le Premier ministre a présenté depuis la tribune du parlement une copie de la déclaration signée à Washington, où il est enregistré avec sa signature qu’il y aura sur le territoire de l’Arménie une infrastructure appelée TRIPP (« Route de Trump »).

« Mais ce n’est pas tout. Au bas de ce document se trouve aussi la signature du président des États-Unis. Mais ce n’est pas tout non plus. Au bas de ce document se trouve aussi la signature du président de l’Azerbaïdjan », a dit le Premier ministre, ajoutant qu’ils ont défini et signé le cadre de ce que seront les connexions régionales et du déblocage.

Il a également souligné que dans le point 4 de ce document, il est enregistré que le projet TRIPP est une question de discussion entre l’Arménie et les États-Unis.

« La question se pose : quel rapport l’Azerbaïdjan a-t-il avec ce sujet ? Le rapport est le suivant : les voies de communication de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan doivent se connecter. Mais le projet TRIPP est une question de discussion bilatérale Arménie – États-Unis. Et sous cela se trouve non seulement la signature du Premier ministre d’Arménie, non seulement celle du président des États-Unis, mais aussi celle du président de l’Azerbaïdjan », a dit Pachinian.

Il a ajouté que l’Arménie et les États-Unis, en la personne de lui-même et de Trump, ont signé un mémorandum d’intentions sur le développement du projet « Carrefour de la paix ».

« Par cela, les États-Unis et nous nous sommes engagés à ce que le projet soit mis en œuvre sur la base du principe de l’intégrité territoriale, de la souveraineté et de l’inviolabilité des frontières de l’Arménie. Et les États-Unis sont intéressés à y faire des investissements. C’est la réalité objective, le reste relève de la réalité subjective », a-t-il dit.

Pachinian a clairement souligné qu’il ne peut y avoir d’infrastructure portant le nom mentionné par Aliev sur le territoire de l’Arménie.

« Je ne peux pas non plus exclure que ce nom soit devenu si populaire en Azerbaïdjan, pour des raisons objectives et subjectives, que l’Azerbaïdjan puisse appeler n’importe quelle infrastructure traversant son territoire — y compris celles destinées à se connecter à la Route de Trump — de n’importe quel nom. Cela n’a toutefois aucun rapport avec le territoire souverain de la République d’Arménie, son agenda ou les accords conclus à Washington », a conclu le Premier ministre.

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