Aliev persiste à utiliser le terme « Corridor de Zanguezour »

La porte-parole de Pachinian, Nazeli Baghdassarian

La porte-parole de Pachinian assure que « cette rhétorique ne peut en aucun cas concerner le territoire de l’Arménie »

Les cercles gouvernementaux arméniens avaient annoncé que lors de la rencontre Pachinian-Aliev du 2 octobre à Copenhague, la question de l’utilisation du terme « Corridor de Zanguezour » avait été discutée et que cette page était tournée. Néanmoins, le président de l’Azerbaïdjan a de nouveau utilisé cette expression lors de son discours au sommet de l’Organisation des États turciques qui s’est tenu à Gabala.

« Armenpress » s’est adressé à ce sujet à la porte-parole du Premier ministre Pachinian, Nazeli Baghdassarian, qui a déclaré ce qui suit : « Au sujet des résultats de la rencontre entre le Premier ministre d’Arménie et le président de l’Azerbaïdjan à Copenhague, les parties arménienne et azerbaïdjanaise ont publié un communiqué de presse duquel il ressort clairement que les deux parties reconnaissent que le projet concernant le territoire de l’Arménie est le projet TRIPP. Par conséquent, il n’y a et ne peut y avoir aucun autre projet sur le territoire de l’Arménie. Nous réaffirmons que cette rhétorique du président de l’Azerbaïdjan ne peut en aucun cas concerner le territoire de la République d’Arménie. En Arménie, seuls les projets TRIPP et “ Carrefour de la Paix ” sont mis en œuvre, ce qui est clairement stipulé dans une série de documents internationaux ».

Les dirigeants des États turciques ont évoqué le « Corridor de Zanguezour »

À l’issue du sommet de l’Organisation des États turciques (OET) qui s’est tenu le 7 octobre dans la ville azerbaïdjanaise de Gabala, les participants ont adopté une déclaration commune. « La déclaration souligne l’importance du Corridor de Zanguezour et du Corridor Médian, et il est noté qu’ils joueront un rôle important dans la coopération interrégionale », a déclaré le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Djeyhoun Baïramov, en résumant les résultats du sommet.

La situation autour du terme « Corridor de Zanguezour » a été si tendue ces dernières semaines que le Premier ministre arménien a même invité le président azerbaïdjanais à montrer le « Corridor de Zanguezour » sur une carte, avertissant que personne n’a le droit de donner des noms au territoire souverain de l’Arménie. Puis, au parlement, il a donné son explication pour remplacer « Corridor de Zanguezour » par « Horadiz-Zanguelan ». « Horadiz-Zanguelan, c’est long, ils disent “ Corridor de Zanguezour ”. Qu’ils le disent, nous n’avons pas de problème. Considérons ce sujet comme clos », a dit Nikol Pachinian.

La déclaration de l’Organisation des États turciques, porteuse d’objectifs à long terme

Dans 1in.am, Vahram Atanessian signale un développement important qui révèle les objectifs à peine dissimulés de cette organisation.

Il écrit : « Le sommet de l’Organisation des États turciques (OET) pourrait adopter un nouveau format de coopération. Le secrétaire général de l’OET, Omuraliev, l’a annoncé, notant que le nouveau format permettra de développer des relations avec des pays non-membres de l’organisation.

Il a souligné qu’il n’est pas question de former une alliance militaire ou une « alliance fermée », mais il a fait un ajout par ailleurs important : « Les pays qui reconnaissent une langue turcique comme langue d’État peuvent coopérer avec l’OET ».

Cette déclaration soulève de nombreuses questions. D’abord, parmi les États voisins de la Turquie, de l’Azerbaïdjan et des pays turcophones d’Asie centrale, l’Iran et la Géorgie ont des populations turcophones, mais dans les deux cas, le turc (ou l’azéri) n’est pas une langue d’État. L’OET propose-t-elle à ces pays de changer leur politique linguistique en échange d’une coopération ?

D’autre part, le dirigeant de l’administration d’occupation turque du nord de Chypre, Ersin Tatar, a participé au sommet de Gabala. Auparavant, la question d’accorder à cette entité le statut de membre observateur de l’OET n’avait pas abouti, car les pays d’Asie centrale se sont engagés auprès de l’Union européenne à respecter l’intégrité de Chypre. Ce nouveau format « linguistique » de coopération vise-t-il à conférer de quelque manière que ce soit une légitimité à l’administration de Tatar ?

En tout état de cause, il s’agit d’une annonce qui poursuit un objectif à long terme, et qui pourrait devenir urgente pour les autres voisins de la Turquie, l’Irak et la Syrie, qui ont également des populations turcophones mais où le turc n’est pas reconnu comme langue d’État. Cette démarche montre que l’OET est en quête d’une transformation institutionnelle ».

Éditorial