Comme nous l’avions rapporté, le 21 août, le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a prononcé un discours d’environ une heure à Karvadjar.
Nous présentons ci-dessous des extraits de ce discours traduits par l’azerbaïdjanologue Tatevik Hayrapetian, dont toutes les parties n’ont pas été présentées au public arménien.
« J’ai décidé de traduire littéralement certains passages de ce discours, où le dictateur a utilisé à plusieurs reprises le terme « ennemi » contre le peuple arménien, alors qu’il jouait la comédie devant le président américain Trump, prétendant aspirer à la paix. », précise Hayrapetian.
« Notre objectif était qu’aucun séparatiste ne reste sur nos terres. Le séparatisme devait être déraciné et détruit dès le départ, et c’est ce que nous avons fait. Grâce à une opération antiterroriste de quelques heures, la junte séparatiste a signé le document de capitulation, ce qui signifiait l’effondrement de cette fausse république.
Pour nous, les 19-20 septembre 2023 sont des jours aussi glorieux et historiques que le 8 novembre. Depuis ce jour, le peuple azerbaïdjanais vit en paix et je suis convaincu qu’il continuera à vivre dans des conditions de paix. Vous savez que le processus de réconciliation arméno-azerbaïdjanais est pratiquement terminé et les documents signés correspondent entièrement à nos intérêts. Nous avons obtenu ce que nous voulions, le détestable Groupe de Minsk vit ses derniers jours.
Nous nous sommes vengés de l’ennemi sur le champ de bataille. Nous avons de nouveau démontré la grandeur de notre peuple. Nous ne nous sommes pas comportés avec eux comme ils l’ont fait avec nous. Mais ce qu’ils ont fait ne s’effacera jamais de notre mémoire, y compris leurs crimes de guerre contre le peuple de Kelbadjar. Le génocide, le génocide de Khodjaly, la haine et la barbarie manifestées contre notre peuple dans d’autres régions ne doivent jamais être oubliées.
Je dis cela en tant que commandant en chef suprême du pays vainqueur de la guerre et en tant que participant au processus de réconciliation avec l’Arménie – l’Arménie vaincue. Nous ne voulions pas la guerre. Nous voulons la paix. Mais cette histoire sanglante ne doit jamais être oubliée. Nous ne devons pas nous laisser tromper par de belles paroles et devons toujours rester vigilants. Bien sûr, notre armée défend à chaque instant, chaque jour, les intérêts et la sécurité de notre État. Nous surveillons, nous voyons et nous révélerons toutes les sources de danger possibles. Nous continuerons à renforcer notre potentiel militaire. Après la Seconde Guerre du Karabakh, nous avons augmenté de milliers le nombre de nos forces spéciales, tant dans la mer Caspienne que dans toutes les autres forces armées. Je ne veux pas donner de chiffre précis, mais il est important. De nouveaux groupes de commandos ont été créés.
L’État et le peuple azerbaïdjanais se sont unis comme un poing. Et en seulement 44 jours, nous avons forcé l’Arménie à signer le document de capitulation. La Guerre patriotique de 44 jours est notre histoire glorieuse. Nous avancions chaque jour. Personne ne quittait le champ de bataille. Il n’y a eu aucune désertion. Cela montre les hautes qualités de notre peuple. Cela témoigne que tout notre peuple et notre armée étaient prêts à mourir pour la Patrie.
Selon leurs propres estimations, il y a eu 12 000 déserteurs dans l’armée arménienne. Quand la Guerre patriotique s’est terminée, Kelbadjar, Latchine et la majeure partie d’Aghdam étaient encore occupées. Mais en signant le document de capitulation, nous avons forcé l’Arménie à restituer ces régions. C’est-à-dire que Kelbadjar a été libéré sans tirer une seule balle.
Si quelqu’un dans son cerveau malade a l’intention de commettre une provocation contre l’Azerbaïdjan, je pense qu’il le regrettera de nouveau. Désormais, nous vivrons comme un peuple et un État victorieux.
Même après la Seconde Guerre du Karabagh, ils demandaient du temps par l’intermédiaire de médiateurs pour rassembler leurs affaires. Et nous avons effectivement donné du temps. Et qu’ont-ils fait ? Ils ont tout brûlé et coupé les arbres. Comment un être humain peut-il faire une chose pareille ? Car ce ne sont pas seulement les dirigeants séparatistes qui ont fait cela. Ils l’ont fait massivement. C’est-à-dire que nous devons clairement comprendre qui est en face de nous et qui est notre voisin. Nous ne devons jamais oublier notre passé et toujours rester vigilants.
Je suis sûr que tous ces facteurs nous donneront la possibilité d’être toujours en position d’avantage. Je le redis – nous l’avons déclaré en tant que peuple victorieux. Nous ne devons pas oublier cette méchanceté et cette barbarie. Mais nous n’avons plus l’intention de faire la guerre à qui que ce soit. Si nous sommes confrontés à une menace, alors tout le monde verra de nouveau notre poing de fer. »
Tatevik Hayrapetian poursuit :
« Les nombreuses déclarations belliqueuses et haineuses du discours d’Aliev sont identiques, même littéralement, à celles de ses discours précédents. Aliev, qui prétend ne pas souhaiter la guerre, s’est lancé dans une nouvelle propagande de haine et de bellicisme immédiatement après la rencontre de Washington. L’homme qui jouait la « colombe de la paix » aux côtés de Trump dit maintenant au retour que les Arméniens sont des « ennemis », « barbares », « ne sont pas humains » et que le peuple azerbaïdjanais ne doit pas oublier qui sont ses voisins. Il dit aussi qu’ils doivent toujours être en position d’avantage face à l’Arménie – faisant également allusion à une militarisation future, alors même que les autorités arméniennes déclarent ne plus vouloir étendre l’arsenal militaire puisque la paix règne.
Et avec cette logique, les autorités arméniennes tentent de convaincre le public arménien que la paix règne, qu’il ne faut plus considérer l’Azerbaïdjan comme un adversaire. Aliev promet aussi que même si on nous convainc d’oublier notre identité arménienne, d’oublier notre identité, notre histoire, eux n’oublieront rien. Voilà comment Aliev, qui a mené un nettoyage ethnique, des déplacements forcés, une guerre, se permet de parler le langage de la haine et de devenir une « colombe de la paix ». »
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