ARMÉNIE – Pachinian ouvre un nouveau front de combat contre l’homme d’affaires et mécène Samuel Karapetian

Le vocabulaire utilisé une fois de plus par le Premier ministre fait l’objet de vives condamnations

Le 17 juin, l’homme d’affaires et mécène (en particulier du Saint-Siège) Samuel Karapetian a déclaré qu’un petit groupe, oubliant l’histoire arménienne et les millénaires d’histoire de l’Église arménienne, s’est attaqué à l’Église arménienne et au peuple arménien.

« J’ai toujours été aux côtés de l’Église arménienne et du peuple arménien. Si les hommes politiques n’y parviennent pas, alors nous interviendrons à notre manière contre la campagne visant l’Église », a-t-il déclaré.

Quelques minutes après la diffusion de cette déclaration, le Premier ministre Nikol Pachinian a écrit sur son compte de réseau social :

« Pourquoi ces “ecclésiastiques” dépravés et leurs “bienfaiteurs” dépravés se sont-ils activés ? Pas grave ! Nous les rendrons à nouveau passifs. Et définitivement. »

Le même après-midi, des forces spéciales ont perquisitionné la demeure de Karapetian à Erevan, tentant apparemment de l’arrêter, mais sans succès. Puis, un groupe nombreux composé en grande partie de jeunes gens est venu prendre position devant la villa de Karapetian pour le protéger. Selon les cercles proches du pouvoir, ils s’agissait généralement des gardes du corps envoyés par Serge Sarkissian et Robert Kotcharian.

Déclaration de Samuel Karapetian

La déclaration de Samuel Karapetian a été publiée par le service de presse du groupe de sociétés «Tashir» : « Je lutterai de toutes mes forces pour les valeurs sacrées du peuple arménien, où que je sois, quoi qu’il arrive.

Je ne permettrai à personne, en poursuivant ses objectifs, de profaner nos valeurs sacrées. »

Dans la soirée, Samuel Karapetian, commentant pour la chaîne russe RT la tentative d’arrestation par le ministère de l’Intérieur arménien, a déclaré : « Ils voulaient faire un show et m’arrêter, mais les gens, des gens ordinaires qui s’étaient rassemblés dans la cour, ont riposté. »

Karapetian a noté que sa maison est maintenant encerclée par la police.

Communiqué du Saint-Siège d’Etchmiadzine

« Nous apprenons qu’immédiatement après avoir exprimé son soutien à l’Église arménienne, une tentative d’arrestation du mécène national Samuel Karapetian a été menée par les forces de l’ordre, et sa maison est actuellement perquisitionnée.

Nous condamnons fermement cette persécution motivée par des considérations politiques évidentes. Nous exhortons les autorités arméniennes à cesser immédiatement ces actions illégales. »

Zakharova : « La Russie suit attentivement la situation créée autour de Karapetian »

La représentante du ministère des Affaires étrangères de Russie, Maria Zakharova, a déclaré que « la Russie suit attentivement la situation créée autour de Karapetian, qu’on menace d’arrêter à Erevan sous des prétextes étranges. » Zakharova a ajouté : « Nous apporterons le soutien nécessaire au citoyen russe Samuel Karapetian pour que tous ses droits soient respectés. »

Pachinian s’explique sur ses propos polémiques

Répondant aux critiques sur son vocabulaire employé contre certains cercles ecclésiastiques, le Premier ministre a écrit sur sa page Facebook :

« Tenant compte des critiques précédemment exprimées, en parlant de hauts dignitaires ecclésiastiques dépravés, j’utiliserai exclusivement le vocabulaire du “Livre des Canons arméniens”.

Le “Livre des Canons arméniens” est un recueil de règles comportementales de l’Église apostolique arménienne formées au fil des siècles. Il y est écrit que l'(arch)évêque dépravé, en l’occurrence Mgr. Archak doit être destitué (il s’agit de Mgr. Archak Khatchatrian, chancelier de Saint-Etchmiadzine, qui s’est récemment distingué par des déclarations accusatrices à l’adresse du pouvoir et notamment de Pachinian – “NH”).

J’entends par là qu’il est écrit exactement avec ces mots dans le recueil des canons de notre Église. C’est selon la définition du “Livre des Canons arméniens” que Mgr. Archak est dépravé.

Attendons la réaction de Ktridj Nersissian (Catholicos Karékine II – “NH”) afin de le qualifier également selon les seules définitions du “Livre des Canons arméniens”. Fini les rapports intimes (il emploie un mot en argot – “NH”). »

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Aux premières heures du 18 juin, les médias d’Arménie rapportaient l’arrestation de Samuel Karapetian.

Éditorial