Araïk Haroutunian, le président de la République d’Artsakh, qui poursuit son sit-in sur la place de la Renaissance à Stepanakert a tenu une conférence de presse le 24 juillet à laquelle ont participé – en ligne, les conditions obligent – de nombreux journalistes internationaux et de la Diaspora arménienne, lors de laquelle il a dressé la situation catastrophique du pays tant sur le plan humanitaire que sécuritaire suite au siège total imposé par l’Azerbaïdjan, assorti de nombreuses et diverses actions belliqueuses de celui-ci.
Après avoir évoqué chapitre par chapitre l’objectif recherché par le blocus, ses conséquences désastreuses et l’appréciation de la situation par les instances et la communauté internationales, qui au-delà de belles paroles tardent à réagir – ce qui conduit chaque jour un peu plus vers le point de non-retour – Araïk Haroutunian a déclaré l’Artsakh zone sinistrée.
Il a estimé que le conflit avec l’Azerbaïdjan ne peut être considéré réglé, car les problèmes politiques se trouvant à sa base subsistent toujours et que des solutions doivent être trouvées exclusivement par voie de négociations. Mais ces négociations doivent se dérouler, selon lui, dans un climat de respect mutuel, sans tenter de monnayer les souffrances des gens. « Il est important de souligner que l’une des questions clés du processus de paix a été et continue d’être la question du statut de l’Artsakh, qui, du point de vue du droit international, reste non résolue. Le droit de notre peuple à l’autodétermination et la nécessité de prévenir le génocide constituent une base indiscutable suivant le principe de la “sécession pour le salut” » a-t-il déclaré.
Le président de l’Artsakh a estimé que le moment des actions unilatérales est arrivé, le jugeant comme le moyen ultime de prévenir le génocide, sans toutefois préciser la nature de ces actions. Il a également, et une fois de plus, lancé un appel de secours au monde et en particulier à la Russie, à l’ONU, aux deux autres pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE – à savoir la France et les États-Unis – mais aussi à … l’Arménie, à laquelle il a demandé de s’abstenir de toute démarche reconnaissant l’Artsakh comme faisant partie de l’Azerbaïdjan. Il s’est également adressé aux pays coopérant avec l’Azerbaïdjan de reconsidérer leur position.
Enfin, il a conclu que l’impunité internationale de l’Azerbaïdjan doit cesser un jour, sinon elle donnera naissance à de nouveaux crimes plus graves, dont nous nous trouvons au seuil actuellement.
Il prendra toute décision avec le peuple
Deux jours plus tôt, lors de ses rencontres régulières avec divers groupes et personnalités de la société, en recevant les proches des soldats morts et disparus pendant la 3e guerre d’Artsakh, le Président a évoqué les motivations l’ayant conduit à accepter la décision du sit-in, il a également parlé des projets futurs en soulignant qu’il prendra toute décision avec le peuple. ⊆