AZERBAÏDJAN – IRAN – Pezechkian déclare à Bakou que « le Karabakh est partie intégrante du territoire azerbaïdjanais »

Le 28 avril, le président iranien Masoud Pezechkian, à la tête d’une délégation de 120 personnes en visite à Bakou, a déclaré que « le Karabakh est partie intégrante de l’Azerbaïdjan », soulignant que Téhéran et Bakou ont toujours soutenu l’intégrité territoriale l’un de l’autre.

Selon l’agence de presse iranienne “Mehr”, Pezechkian a déclaré que sa visite à Bakou renforce les liens et l’unité entre l’Iran et l’Azerbaïdjan.

L’agence de presse américaine “Associated Press” rapporte, quant à elle, qu’il s’agit d’une visite rare du président iranien dans ce pays voisin, compte tenu du fait que les relations avec Téhéran sont restées tendues pendant des années en raison des liens étroits de l’Azerbaïdjan avec Israël, ennemi juré de l’Iran. Récemment cependant, les parties montrent des signes de rapprochement. Par exemple, en novembre dernier, les deux pays ont mené des exercices militaires conjoints dans la mer Caspienne, et le 28 avril, ils ont signé sept accords de coopération, notamment concernant les consultations politiques entre les ministères des Affaires étrangères des deux pays et l’élargissement des relations dans le domaine des transports et des communications.

« La visite du président Pezechkian avec une délégation aussi importante, ainsi que la signature de nombreux documents importants, y compris au niveau présidentiel, démontrent une fois de plus notre volonté et notre détermination à nous rapprocher dans tous les domaines », a déclaré Ilham Aliev lors de sa rencontre avec Pezechkian. « Nos deux pays peuvent résoudre ensemble toutes les questions par le biais de négociations », a déclaré pour sa part le président iranien, ajoutant : « Nous ne devons pas permettre à d’autres de nous dresser les uns contre les autres ». Pezechkian n’a pas précisé qui il visait spécifiquement, mais l’Iran n’a pas caché son mécontentement et son inquiétude quant à la possibilité que le territoire azerbaïdjanais puisse être utilisé par Israël, principal fournisseur d’armes de Bakou, pour frapper l’Iran. Il est intéressant de noter que dix jours après la visite de Pezechkian, le 8 mai, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu se rendra à Bakou.

Entre-temps, le 28 avril, le président azerbaïdjanais a réaffirmé que la paix et la stabilité dans la région ont toujours été prioritaires pour eux. « Aujourd’hui, en tant que deux États indépendants, nous jouons un rôle important dans notre région et nous partageons tous deux l’opinion et sommes fidèles à la politique selon laquelle les questions régionales doivent être résolues par les pays de la région », a déclaré Aliev.

L’un des désaccords dans la région concerne ce que l’Azerbaïdjan appelle le « corridor de Zanguezour », par lequel Bakou souhaite établir une liaison directe avec le Nakhitchevan à travers le territoire arménien. Après la guerre de 44 jours, Téhéran a déclaré publiquement à plusieurs reprises qu’il s’oppose aux changements de frontières dans la région. Cependant, le président Pezechkian n’a pas mentionné cette question lors de cette visite. Il a plutôt évoqué la possibilité d’une coopération entre pays islamiques : « Si les pays islamiques et leurs voisins régionaux s’unissent, ils pourront former un modèle plus réussi que celui que nous voyons aujourd’hui en Europe ».