Les 3 personnages du centre, de gauche à droite : le maire, Jean-Jacques Guillet, Gayané Manukyan, 1ère secrétaire de l’ambassade d’Arménie et Anne-Louise Mésadieu, conseillère régionale d’Ile-de-France
C’est sous un beau soleil de printemps que Chaville a commémoré, ce dimanche 27 avril, le 110e anniversaire du génocide des Arméniens.
La journée a débutée en l’église Saint Grégoire l’Illuminateur où le Père Gourgen Aghababyan a célébré la messe en souvenir des victimes et pendant laquelle, les noms de dizaines de personnalités étrangères ayant, d’une manière ou d’une autre, aidé les Arméniens lors des événements dramatiques de l’époque, ont été scandés par les paroissiens présents, une manière originale d’honorer leur mémoire.
La cérémonie s’est ensuite poursuivie autour du Monument arménien de la ville où les invités se sont rendus en procession.
Après la prière devant le Khatchkar dite par le Père Gourgen, les associations présentes ont déposé leur gerbe devant le monument (Association cultuelle paroissiale de l’église arménienne de Chaville, Ambassade d’Arménie en France, Mairie de Viroflay, Croix Bleue arménienne de Chaville-CBAF, Association de soutien aux Patriotes arméniens-ASPA, Association des Anciens combattants arméniens-ANACRA, Conseil régional d’IDF en la personne de Mme Anne-Louise Mésadieu, Mairie de Chaville). Puis la chorale de l’église a, sous la direction d’Astrig Dedeyan, interprété deux chants de circonstance qui ont été suivis par la minute de silence et les deux hymnes nationaux. Ce fut ensuite le moment des discours :
- Aline ACHEKIAN, membre de l’éphorie de l’église de Chaville a exprimé son cri du cœur devant ce lourd passé et tant d’injustice et a insisté sur l’importance du souvenir. Elle a ensuite parlé de l’intégration réussie des Arméniens dans la société française, mais avec le maintien des racines culturelles. Les Arméniens, enfants de la première nation chrétienne au monde, continueront à œuvrer pour la Paix et un monde meilleur, a-t-elle conclu.
- Gayané MANUKYAN, première secrétaire de l’Ambassade d’Arménie en France, a fait un discours très remarqué. Dénonçant cette extermination où des millions de gens innocents, « tombés parce qu’ils étaient arménien » (Aznavour), elle a mis en garde devant le danger de la politique génocidaire menée par l’Azerbaïdjan et toujours d’actualité avec le nettoyage ethnique de l’Artsakh en 2023 et qui se poursuit. Mme Manukyan a également rappelé la figure de l’amiral Dartige du Fournet dont le courage a permis de sauver 4.080 Arméniens au Musa Dagh et dont le nom vient d’être inscrit, à côté de celui de Raphaël Lemkin, sur la dalle mémorielle de Tsitsernakaberd. La diplomate a enfin salué les efforts de la France pour l’instauration d’une paix durable dans la région.
- Léon HOVNANIAN, président de l’Anacra a, quant à lui, fait un historique de l’Anacra, association créée en 1917 et qui a eu, grâce à l’action d’Antoine Bagdikian, un rôle essentiel dans la panthéonisation de Missak et Mélinée Manouchian. Il a aussi évoqué la nécessité de réactualiser le Traité de Sèvres, objectif où s’emploie son association afin que le sacrifice des anciens ne soit jamais oublié.
- Puis, ce fut la prise de parole de Jean-Jacques GUILLET, maire de Chaville qui a insisté sur l’importance de la mémoire, nécessaire pour les nouvelles générations. L’édile, féru d’histoire, s’est ensuite lancé dans une longue analyse de l’histoire contemporaine de l’Arménie (Massacres d’Adana en 1909 et intervention de sauvetage de la marine française sur ordre de Clémenceau, Mémorandum de mise en garde de la France à la Sublime Porte en 1915, Procès des unionistes de 1919 à Constantinople, Offensive d’Atatürk …). M. Guillet a lui aussi, mis en avant, la figure oubliée de Louis Dartige du Fournet et la Légion d’Orient, constituée principalement des 300 combattants arméniens du Musa Dagh. M. Guillet a conclu son propos en rappelant que la France se tenait toujours aux côtés de l’Arménie et a souhaité que des relations diplomatiques normales puissent enfin s’instaurer entre Bakou et Erevan en ajoutant : « Je suis confiant. »
La cérémonie s’est achevée par une visite à l’arbre de la Croix Bleue (CBAF), plantée non loin puis par une réception, préparée par les Dames de l’église et qui s’est tenue dans la salle paroissiale, dans une ambiance détendue et conviviale.
H. H.