CRISE ÉGLISE-ÉTAT – Les évêques ayant rencontré le Premier ministre publient une nouvelle déclaration

« Nous appelons nos frères spirituels à ne pas céder aux provocations »

Un groupe d’évêques de l’Église apostolique arménienne ayant rencontré le Premier ministre Pachinian a publié une nouvelle déclaration, dans laquelle il est notamment indiqué : « Nous avons appris avec regret que la prochaine Assemblée des évêques a été reportée par le Catholicos de tous les Arméniens Garéguine II avec une justification infondée, alors qu’elle devait permettre à tous les évêques d’exprimer et d’argumenter notre point de vue canonique devant la plus haute instance. Nous regrettons que les questions très graves que nous avons soulevées soient restées sans réponse. Concernant les accusations infondées adressées par le Saint-Siège aux évêques que nous sommes, NOUS RÉAFFIRMONS une fois de plus notre vœu indéfectible envers le Saint-Siège d’Etchmiadzine, notre fidélité à l’ordre et aux canons, aux traditions de l’Église apostolique arménienne et à notre congrégation militante. Nous appelons nos frères spirituels À NE PAS CÉDER AUX PROVOCATIONS, à s’abstenir de tout discours blessant et à ne pas cibler la mission sacrée des évêques, en traitant avec respect la hiérarchie de l’Église. Une fois de plus, NOUS RÉAFFIRMONS notre position fondée et juste selon laquelle IL EST NÉCESSAIRE d’apporter une solution fondamentale aux phénomènes inacceptables qui se développent autour de notre État et de la Sainte Église. Nous implorons la miséricorde infinie du Seigneur Tout-Puissant et son soutien pour notre patrie, le Saint-Siège d’Etchmiadzine et notre peuple pieux. »

Le Saint-Siège appelle de nouveau les 10 évêques à revenir dans le champ canonique

Le Saint-Siège salue l’appel des évêques à « traiter avec respect la hiérarchie de l’Église », ainsi que leur expression de « fidélité à l’ordre et aux canons, aux traditions de l’Église et à la congrégation militante », les exhortant de nouveau à manifester cette conscience et à revenir dans le champ canonique pour prouver concrètement leur « vœu indéfectible envers le Saint-Siège d’Etchmiadzine ».

C’est ce qu’a indiqué le service d’information du Saint-Siège en réponse à une question de NEWS.am sur la position du Saint-Siège concernant la nouvelle déclaration des 10 évêques relative au report de l’Assemblée épiscopale.

« Il est certes regrettable que dix évêques, par leur propre choix, maintiennent leurs relations avec le Saint-Siège d’Etchmiadzine et le Patriarche suprême uniquement par le biais de déclarations, et qu’ils continuent de soulever les “problèmes” présentés non pas au sein des instances ecclésiales ou lors de rencontres avec le Patriarche suprême, mais sur des plateformes totalement différentes, avec des objectifs bien connus et tout à fait autres. Il convient de noter que le Saint-Siège a présenté de manière exhaustive les raisons du report de l’Assemblée des évêques, circonstances sous la pression manifeste desquelles se trouvent également Leurs Éminences qui se présentent comme les auteurs des récentes déclarations. Le Saint-Siège et le Catholicos de tous les Arméniens n’ont jamais éludé une discussion constructive sur un quelconque problème interne à l’Église ; au contraire, l’occasion a toujours été donnée auxdits évêques de participer aux travaux de diverses instances conciliaires et même de voter dans le processus de prise de décisions importantes pour la vie de l’Église. Chacun connaît parfaitement les approches de l’Église arménienne, affinées par notre histoire nationale multiséculaire, concernant l’importance et la construction de relations saines entre l’Église et l’État dans l’intérêt de la nation, même si l’on tente aujourd’hui de présenter cette réalité de manière déformée », précise la réponse du service d’information du Saint-Siège.

Le journal « Iravunk » écrit, entre autres, à ce sujet :

« Dans leur déclaration, les évêques ayant rencontré le Premier ministre Nikol Pachinian ont notamment indiqué : “Nous regrettons profondément l’atmosphère malsaine qui règne ces derniers mois au sein et autour de notre Église, et qui tourmente nos âmes à tous. Tout cela n’aurait peut-être pas eu lieu si l’élection patriarcale de 1999 avait été juste et sans intimidations.” En substance, cette déclaration affirme que lors de l’élection du Catholicos actuel, le 27 octobre 1999, des intimidations ont eu lieu, liées à son élection. Une procédure pénale a-t-elle été engagée sur la base de la déclaration susmentionnée pour déterminer s’il y a eu des intimidations et qui les a commanditées ? Nous avons posé la même question au Parquet et au Comité d’enquête. Tous deux ont répondu que ladite déclaration n’avait pas été étudiée par leurs services pour le moment, ajoutant qu’ils reviendraient vers nous si une enquête venait à être ouverte. »

Lettre des Archevêques Mikayel, Bagrat et Arshak depuis la cellule du SNSS

« Une bande armée opère en République d’Arménie, occupant des églises le dimanche pour y accomplir ses “cultes” sataniques »

« Il est plus que clair qu’une bande armée opère sur le territoire de la République d’Arménie, s’occupant à envahir des églises le dimanche et à piétiner grossièrement les droits des fidèles pour y accomplir ses “cultes” sataniques. Cette bande criminelle est dirigée par un individu occupant le poste de Premier ministre, de confession inconnue, qui, accompagné d’hommes armés, pénètre avec une impudence ouverte et non dissimulée dans les espaces sacrés d’une église ne relevant pas de sa juridiction, violant ainsi les limites de la liberté religieuse et l’inviolabilité du droit de propriété. Il est répugnant de constater qu’outre des ministres, des députés et divers aventuriers, se sont joints à cette bande des “ecclésiastiques” qui ont foulé aux pieds et renié leur triple onction, méritant par cet acte le jugement de Dieu. Le fait que cette bande armée criminelle soit encore en liberté témoigne de la capture totale des miettes d’une structure étatique qui aurait soi-disant “trouvé” sa souveraineté, mais l’a en réalité perdue, par des sujets criminels.

Cependant, nous sommes convaincus que l’État sera rétabli et que les criminels occuperont la place où nous, prisonniers de conscience, nous trouvons illégalement aujourd’hui.

“Si Dieu est avec nous, qui sera contre nous ?”

Avec la certitude de la victoire,

Archevêque Mikayel Ajapahian

Archevêque Bagrat Galstanian

Archevêque Arshak Khachatrian »

Éditorial