L’Amicale des Arméniens de Montpellier, créée par Gérard Dédéyan en 1976, rassembla un grand nombre de personnes, en ce samedi 18 octobre après-midi, à la Maison des Choeurs de la ville. Sous la direction artistique de la réalisatrice Zhanna Kocharyan, une création autour de chansons folkloriques, promesse d’un « Voyage aux racines arméniennes », fut présentée au public montpelliérain.

Des propositions audacieuses tentaient de mêler les chants traditionnels folkloriques arméniens à un attirail instrumental de type rabiz, ces musiques qui font immanquablement danser lors des mariages. Ainsi, on pouvait reconnaître les poésies raffinées du troubadour Sayat Nova, accompagnées de sono ultra-modernes et saturées, mais aussi les vivifiants chants de Sassoun ou de Moush. Les morceaux musicaux étaient entrecoupés de lectures, inspirantes quoique bigarrées, de poèmes arméniens d’auteurs classiques de la littérature moderne (de Khatchadour Abovian, de Hovhannès Toumanian, de Barouyr Sevak).

Le choeur, composé uniquement de femmes et de jeunes filles, évoluait dans une mise en scène  reproduisant l’univers villageois, garnie d’échantillons de pain lavash et de gata, de poupées de paysans, vêtus d’étoffes rustiques, de salières anthropomorphes féminines en terre cuite, et aussi d’une botte de paille. Le tout concourait à créer cet univers du village arménien typique, que les metteurs en scène de l’Opéra national arménien ont l’habitude de proposer pour, par exemple, le ballet Gayané de Khatchadourian, régulièrement à l’affiche.

Malgré la tonalité élégiaque de ce répertoire, chantant l’inlassable nostalgie du pays, l’atmosphère festive était au rendez-vous. Plusieurs danses collectives s’improvisèrent dans l’allée principale de cette église déconsacrée, ou sur les parties latérales. Le kotchari a de nouveau prouvé son pouvoir entraînant.

Cette fois-ci dans une chapelle dédiée à Saint Charles du XVIIIe siècle, devenu espace culturel géré par la mairie de Montpellier, une petite Arménie s’est recréée une fois de plus, généreuse et communicative.

G.T. ■