« Chers compatriotes,
Le 2 septembre 2025 marque le 34e anniversaire de la proclamation de la République d’Artsakh. Cette date constitue pour le peuple arménien non seulement un jour historiquement mémorable, mais également un témoignage du droit à l’autodétermination et à la vie pacifique fondé sur le droit international. Cette décision d’importance pan-arménienne fut prise sur des bases historiques et juridiques solides.
Le 2 septembre 1991 marqua le début de l’État d’Artsakh. Durant trente années, avec des fondements constitutionnels solides et des institutions étatiques et démocratiques fonctionnant efficacement, le peuple d’Artsakh assurait le développement de la seconde république arménienne. Bien que l’Artsakh ne jouisse pas d’une reconnaissance internationale, il constituait un système étatique établi et un garant de paix et de sécurité dans la région, avec lequel devaient compter non seulement les forces régionales, mais aussi différents centres d’influence internationale.
La guerre de 2020, puis les actions génocidaires perpétrées par l’Azerbaïdjan en septembre 2023, l’occupation forcée complète et le dépeuplement du territoire de la République d’Artsakh sont consignés dans l’histoire de l’humanité comme une page noire et honteuse, où le droit à l’autodétermination et à la vie libre fut sacrifié aux intérêts de la force, économiques et totalitaires.
Nous nous souvenons et nous nous inclinons devant tous ceux qui ont défendu de leur vie le droit du peuple d’Artsakh à vivre libre. Comme tout individu doté d’une conscience nationale, nous sommes tenus, pour le rétablissement de la justice historique, de poursuivre la lutte et de nous enrôler dans le mouvement national-libérateur du peuple arménien.
Aujourd’hui, alors que les structures étatiques d’Artsakh sont en exil et que le peuple est privé de sa terre natale, l’Assemblée nationale d’Artsakh, en tant qu’organe représentatif suprême doté de pleins pouvoirs, exprimant la volonté et la position de toute la population de la République, juge nécessaire de souligner une fois de plus et de rappeler à la communauté internationale :
La proclamation de la République d’Artsakh se fonde sur les lois de l’Union soviétique alors en vigueur, elle est donc légale et ne peut être remise en question sous l’éclairage des pressions exercées par les forces despotiques et de leurs interprétations arbitraires.
Les valeurs culturelles et religieuses nationales arméniennes formées au cours de millénaires dans la République d’Artsakh et les territoires adjacents font partie de la civilisation universelle, et leur préservation et leur protection constituent une partie intégrante des fonctions des structures internationales compétentes.
Le retour collectif du peuple habitant le territoire de la République d’Artsakh dans ses foyers ancestraux est un droit inaliénable et absolu, dont l’ignorance constitue la continuation du génocide perpétré par l’Azerbaïdjan.
Le mandat du Groupe de Minsk de l’OSCE inclut également la question des droits du peuple d’Artsakh, c’est pourquoi la dissolution de ce groupe, sans l’élaboration d’instruments d’action efficaces et de garanties pour la protection de ces droits, est inadmissible.
Sur la base des justifications susmentionnées, l’Assemblée nationale de la République d’Artsakh exige des autorités de la République d’Arménie et lance un appel aux organisations internationales compétentes et aux pays médiateurs pour que soit inscrite à l’ordre du jour des négociations arméno-azerbaïdjanaises la libération des prisonniers et des otages, le retour des Arméniens d’Artsakh à leurs terres natales et l’assurance du droit à une vie libre, sûre et digne dans leur patrie historique.
La paix réelle et la stabilité durable dans la région exigent des solutions fondées sur la justice, équilibrées et acceptables pour les parties, et non des contraintes temporaires situationnelles construites sur la coercition et le marchandage géopolitique.
Le problème artsakhiote n’est pas résolu, la question d’Artsakh n’est pas close, car la légitimation des actions génocidaires et la légalisation de leurs conséquences ne peuvent être considérées comme un résultat final dans les domaines juridiques et moraux, écrits et non écrits, internationaux.
L’Artsakhiote est maître de sa patrie, de son histoire, de son héritage spirituel et culturel, de son passé et de son avenir, de ses droits et de sa mission.
Erevan, 2 septembre 2025 »
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