La police anti-émeute a procédé à au moins 18 arrestations alors qu’elle faisait face à des militants de l’opposition organisant des manifestations à petite échelle à Erevan pour tenter de susciter le soutien populaire à une tentative d’évincer Nikol Pashinian.
Les deux principales alliances de l’opposition arménienne ont lancé les manifestations lundi, avant les manifestations de masse contre le gouvernement qu’elles prévoient d’organiser. Elles disent que la destitution de Pachinian du pouvoir empêcherait ses « vastes concessions à l’Azerbaïdjan ».
Des groupes de membres de l’opposition et de sympathisants ont organisé des « marches de sensibilisation », bloqué des rues et pénétré dans des campus universitaires à Erevan pour la troisième journée consécutive.
La circulation dans l’une de ces rues a été interrompue pendant plusieurs minutes. La police anti-émeute l’a débloqué de force, arrêtant plusieurs manifestants.
La police arménienne a rapporté par la suite que 18 militants de l’opposition avaient été arrêtés dans divers quartiers de la ville en début d’après-midi.
Onze autres ont été arrêtés mardi. Trois d’entre eux sont restés en garde à vue le lendemain, risquant d’être accusés de « hooliganisme ». La police n’a pas précisé pour quelles raisons exactement ils pourraient être poursuivis.
Benik Galstian, un avocat représentant les détenus, a déclaré qu’il ne savait pas non plus pourquoi ils n’avaient pas été libérés. Il a déclaré avoir demandé au tribunal d’Erevan d’ordonner leur libération.
Gegham Manoukian, un député de l’opposition qui a rendu visite aux militants détenus dans la matinée, a dénoncé la procédure pénale comme « absurde ».
Pendant ce temps, deux groupes d’autres opposants ont continué à marcher vers Erevan depuis les provinces du sud d’Ararat et du nord de Tavouch. L’un d’eux était dirigé par Anna Grigorian, une autre législatrice affiliée à l’alliance d’opposition Hayastan. Grigorian s’est dite encouragée par leur accueil dans les villages Ararat situés le long d’une autoroute menant à la capitale arménienne.
Hayastan et l’autre bloc d’opposition, J’ai l’honneur, ont programmé leur premier rassemblement ce dimanche. Ils ont déjà rassemblé conjointement des milliers de partisans sur la place de la Liberté d’Erevan le 5 avril pour mettre en garde Pachinian contre l’acceptation de restaurer le contrôle de l’Azerbaïdjan sur le Haut-Karabakh.