Bientôt, le 27 octobre, « Nor Haratch » célébrera le 16e anniversaire de sa création.

L’an dernier, le 4 octobre, nous avions organisé une rencontre publique afin de savoir s’il fallait continuer la publication de « Nor Haratch », considérant comme sain et nécessaire une réflexion commune sur l’avenir du journal avec nos lecteurs et sympathisants. Parce qu’en fin de compte ce sont les lecteurs qui font vivre le journal. Encouragés par le soutien de nos sympathisants, nous avons organisé une collecte de fonds par l’intermédiaire du Comité de secours pour la Croix-Rouge arménienne (CSCRA) sur la plateforme HelloAsso. Celle-ci a généré environ vingt-six mille euros de dons. Et trente-cinq mille euros ont été recueillis en dons directs à « Nor Haratch ». Cette expression de solidarité est importante pour continuer le combat pour la publication du journal tout en adaptant l’outil médiatique aux nouvelles exigences du monde de l’information.

En septembre 2025, nous avons lancé une nouvelle campagne de collecte de fonds, à nouveau sous l’égide du CSCRA. La générosité de nos lecteurs et soutiens est essentielle pour surmonter les difficultés matérielles et perpétuer la tradition journalistique initiée par « Haratch » et poursuivie par « Nor Haratch ». En effet, 2025 marque le 120e anniversaire de la fondation du journal « Haratch » à Tiflis en 1905, et le 100e anniversaire de la réédition de « Haratch »
en France par Schavarche Missakian. Assumer un héritage séculaire en l’adaptant aux nouvelles exigences du paysage médiatique du 21e siècle, aux technologies de l’information, aux nouvelles conditions de l’intelligence artificielle, est un vrai défi pour un petit titre de presse indépendante opérant en diaspora, qui, malgré ses capacités limitées, conserve une grande volonté de survivre pour raconter au jour le jour les événements heureux ou tristes auxquels l’arménité est confrontée, pour transmettre des informations et analyses sur la vie politique, sociale, culturelle, historique, littéraire, afin de maintenir vivante la vie communautaire.

La liberté d’expression et l’indépendance de la presse restent les deux piliers principaux qui donnent sens à l’existence d’un média. En diaspora, c’est un vrai défi de réunir les conditions financières et les compétences humaines et organisationnelles afin de respecter ces valeurs. Les complexités des relations internationales multipolaires, les questions intra-arméniennes, leur impact sur les relations Arménie-Diaspora, nécessitent un regard libre, indépendant des objectifs des partis politiques et des groupes de pression.

La campagne de financement participatif de l’année dernière a permis de rapprocher la société éditrice de « Nor Haratch », Norh Publications, du CSCRA, la structure de collecte de fonds. Bientôt, la publication de « Nor Haratch » sera prise en charge par l’Union d’aide de la Croix-Rouge, qui a le statut d’association de 1901 et qui, de ce fait, peut également mobiliser des bénévoles pour soutenir le travail du journal et organiser directement la collecte de fonds en son nom propre.

La campagne de l’an dernier nous a également permis de chercher des solutions journalistiques innovantes : marcher de pair avec l’innovation du monde numérique est essentiel. « Nor Haratch » étant un très petit acteur médiatique, l’adoption de solutions innovantes est indispensable afin d’honorer les besoins informationnels de la communauté arménienne.

Notamment, depuis la pandémie, la cherté du coût de la vie oblige « Nor Haratch » à augmenter les tarifs de ses abonnements de cinquante euros. Ces tarifs n’ont pas changé depuis la création du journal, alors que les coûts d’impression ont grimpé de 50 % et les frais postaux ont pratiquement doublé.

J. Tch. ■