Le chef d’orchestre et compositeur Loris Djeknavorian a été inspiré dès son enfance par Rostam et Sohrab, l’œuvre du grand poète persan Ferdowsi. Il a nourri l’idée de la transposer en opéra et a finalement concrétisé ce projet dans les années 1960. Le compositeur a écrit huit versions différentes de l’opéra, expliquant que le processus créatif a été long car il souhaitait y intégrer pleinement la psychologie et la culture persanes.

« Les Arméniens naissent musiciens, les Perses naissent poètes », a déclaré Djeknavorian dans un entretien avec Armenpress.

Si une version musicale de l’opéra a été jouée jusqu’ici dans plusieurs pays, elle n’avait encore jamais été mise en scène. Grâce à l’initiative de Karen Dourgarian, directeur du Théâtre National Académique d’Opéra et de Ballet Alexandre Spendiarian, Rostam et Sohrab a finalement été représenté pour la première fois sur scène le 31 mars devant un public enthousiaste.

Loris Djeknavorian, invité par Dourgarian, s’est rendu en Arménie pour assister à cette première. Installé dans la salle, il a suivi modestement la représentation, avant de monter sur scène à la demande de la direction du théâtre pour saluer les ovations chaleureuses du public.

Avant la représentation, Mehdi Sobhani, ambassadeur d’Iran en Arménie, a prononcé un discours et souligné : « Aujourd’hui est un jour historique pour les relations culturelles entre l’Iran et l’Arménie. Je suis venu ici pour exprimer ma gratitude au maestro Loris Djeknavorian qui a construit un pont culturel entre l’Iran et l’Arménie, et entre l’Iran et le monde. Il n’appartient pas seulement aux peuples iranien et arménien mais au monde entier. Si je suis ambassadeur dans le domaine politique, Loris Djeknavorian est, lui, un ambassadeur de la culture et de la paix dans le monde. Il est notre fierté et je suis très heureux d’avoir eu la chance d’assister à cette première représentation scénique de Rostam et Sohrab ».

L’ambassadeur a conclu son discours en arménien, en s’exclamant : « Vive l’Arménie, vive l’Iran ! ».

L’opéra a également été joué les 1er et 2 avril, confirmant son succès auprès du public.

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