Une rencontre presque ordinaire
Le 25 mars, au stade Républicain d’Erevan a eu lieu le match de football tant attendu – en raison de multiples circonstances – entre l’Arménie et la Turquie, comptant pour les phases de qualification de l’Euro-2024.
Les 15 000 supporters arméniens qui avaient complètement rempli les tribunes (rappelons que l’UEFA avait interdit la présence des supporters turcs pour des raisons de sécurité) étaient apparemment entrés dans le stade après des contrôles stricts, car il n’y avait quasiment pas de banderole à connotation politique ou nationale, sauf une qui exprimait la volonté de la nation arménienne de survivre, mais écrite en arménien. Sinon, on pouvait apercevoir le tricolore arménien absolument partout, ainsi qu’un grand drapeau grec. Notons qu’un important service de sécurité avait été déployé, notamment de très nombreux stewards veillaient au maintien de l’ordre tout autour du terrain. Au vu du comportement des joueurs des deux équipes sur le terrain, il est à supposer qu’ils avaient reçu des consignes strictes de rester fair-play. Sinon, pour le reste, cette rencontre avait tout d’un match, somme toute, ordinaire. On peut, peut-être, également noter que l’hymne national turc a été accueilli par des sifflets avant le match, et pendant le match les supporters arméniens ont aussi sifflé à chaque fois qu’un joueur turc touchait le ballon. Mais ce n’est plus un phénomène si inhabituel de nos jours, surtout lorsque la sélection turque reçoit des visiteurs.
Quant à la rencontre proprement parlant, on ne sait pas s’il serait convenable d’employer le terme « défaite honorable », mais nous serions presque enclins à l’utiliser pour le visage que la sélection d’Arménie a montré. En effet, l’équipe nationale arménienne, contrairement à de nombreuses compétitions précédentes, a disputé un match très sérieux de bout en bout et a fait jeu égal avec son adversaire jusqu’à la fin. À la 10e minute, elle a même ouvert le score sur un centre de Gamo Hovhannissian arrivé de droite, lorsqu’un joueur turc a marqué contre son propre camp. Ainsi, le monde arménien a pu rêver d’une victoire historique pendant 26 minutes, jusqu’à ce que les Turcs égalisent le score d’un tir de loin à la 36e minute. La première mi-temps s’est terminée sur le score de 1-1.
La sélection turque a commencé la seconde mi-temps avec un peu plus de pression, tandis que les joueurs arméniens se montraient dangereux sur des contre-attaques. Et c’est à la 64e minute, à un moment complètement inattendu que le but de la victoire turque est arrivé. Une faute anodine commise dans la moitié de terrain adverse, puis une fraction de seconde de déconcentration des joueurs arméniens se sont avérées “fatales” lorsque les Turcs ont rapidement joué le coup-franc et l’attaquant turc s’est retrouvé pratiquement face au gardien arménien Beglarian, et qu’ensuite qui n’a eu qu’à l’ajuster, tandis que les défenseurs arméniens se trouvaient encore près du rond central.
Après ce but encaissé, les joueurs arméniens ont tout tenté en menant des attaques de toutes parts, mais ils n’ont pas réussi à égaliser et le match s’est achevé par la défaite de l’Arménie sur le score de 1-2.
Notons que le ministre des Sports de Turquie était venu en Arménie le 25 mars pour assister à cette rencontre. Son avion s’était posé à l’aéroport Zvartnots. ■
