COMMUNIQUÉ

C’est avec le plus grand sens des responsabilités et une gravité à la hauteur des enjeux que nous, membres du Parti Social-Démocrate Hentchakian, avons pris la décision de quitter le Conseil de Coordination des Associations Arméniennes de France (CCAF). 

Cette décision n’est ni soudaine ni légère ; elle procède d’une réflexion approfondie, nourrie par l’observation attentive — et, hélas, réitérée — de dysfonctionnements majeurs au sein de cette instance. Rappelons qu’à la suite de la requête portée par plusieurs associations le 1ᵉʳ mars 2022, l’urgence d’une réforme statutaire a enfin été reconnue par la direction nationale. Trois années de pourparlers ont abouti au vote des nouveaux statuts le 11 septembre 2024, entérinés le 1ᵉʳ février 2025. Pourtant, ces évolutions n’ont pas répondu aux impératifs démocratiques que nous jugeons non négociables. 

Premièrement, nous constatons l’absence d’une représentation équitable des individualités et des initiatives désireuses d’œuvrer d’abord au niveau régional, là où l’efficacité du travail associatif s’éprouve concrètement. En effet, dans les nouveaux statuts, les individus seront représentés au niveau national uniquement. Ils n’auront donc pas le droit de citer au niveau régional, là où leur action est pourtant ancrée. Le refus opposé à cette souplesse prive notre communauté de la pluralité indispensable à tout projet collectif digne de ce nom. 

Deuxièmement, nous dénonçons le maintien du cumul illimité des mandats, qui permet à quelques dirigeants de s’accrocher indéfiniment aux leviers de décision. Une telle captation du pouvoir contredit frontalement l’exigence fondamentale de renouvellement et installe une caste dirigeante à l’abri de toute alternance, verrouillant les perspectives de régénération pourtant vitales à une organisation saine. 

Par ailleurs, le CCAF revendique une représentativité qui excède son périmètre réel : il n’est habilité à parler qu’au nom de ses seuls membres, dans un territoire clairement délimité. Prétendre incarner l’ensemble de la communauté arménienne revient à s’arroger une légitimité que la communauté ne lui reconnaît pas. 

Enfin, nous ne saurions accepter qu’au sein de cette structure, un membre soit privé de la possibilité de défendre convenablement ses droits dans le cadre d’un litige. Refuser l’audience équitable d’une partie revient à bafouer les principes mêmes de justice et de transparence. 

Au regard de ces dérives, il nous est devenu moralement impossible de demeurer associés à une structure dont le fonctionnement contredit nos valeurs les plus chères. Le Parti Social-Démocrate Hentchakian se retire donc, avec effet immédiat, du CCAF. 

Que ce geste soit apprécié pour ce qu’il est : un appel solennel à réinventer des espaces représentatifs authentiquement démocratiques, pluriels et respectueux de la dignité de chacune et chacun. 

Nous espérons que cette décision sera entendue et comprise à sa juste mesure. 

Parti Social-Démocrate Hentchakian

Paris, le 16 juin 2025 ■